Au musée de Flandre, à Cassel

C'était une surprise et un honneur pour le musée de Flandre : l'an dernier, quand l'artiste Hans Op de Beeck a installé ses œuvres pour l'exposition "Silence & résonance", les équipes ont découvert qu'il avait créé une "Wunderkammer" (littéralement "Chambre des merveilles") spécialement dédiée à Cassel. Achetée à l'artiste, cette vitrine fabuleuse est la seule œuvre en 3 dimensions de Hans Op de Beeck figurant parmi les collections publiques françaises.  

Si cette œuvre a été acquise par le musée, l'équipement départemental a aussi reçu plusieurs dons, et pas des moindres. Tout d'abord une série de 4 photos, toujours signées de l'artiste Hans Op de Beeck, mais aussi "Paysage avec Rodolphe 1^er", une scène de chasse attribuée à l'école flamande du 17^ème siècle. Offerte par un collectionneur particulier néerlandais, ce tableau partira bientôt en restauration et sera visible d'ici la fin de l'année.

Dernières œuvres à avoir rejoint les collections du musée, celles de Nicolas Eekman, qui sera le sujet de la prochaine exposition "Le Monde fabuleux de Nicolas Eekman". Ce don de 9 peintures et encres vient compléter une première donation de 24 pièces datant de 2020. À l'origine de ce geste pour le moins généreux, sa fille Luce. 

Vous aurez bientôt l'occasion de découvrir l'univers de cet artiste belge, meilleur ami de Piet Mondrian, qui a pourtant œuvré toute sa vie pour un art figuratif dans la lignée de Hieronymus Bosch et Pieter Bruegel l'Ancien, à qui il a emprunté les techniques, les schémas de composition et la puissance des corps. Mais pour cela, il faudra patienter jusqu'au 6 avril !

Au musée Matisse, au Cateau-Cambrésis

Toujours en travaux pour une réouverture annoncée les 28 et 29 septembre prochains, le musée départemental Matisse poursuit pour autant ses missions. Il vient d'accueillir une donation et un dépôt de rares et précieux vases grecs ayant appartenu à Tériade, critique d'art d'origine grecque et éditeur de livres d'art, grand ami de Matisse. 

Le lot de céramiques offert au musée par Dominique Auroux - fille de la meilleure amie d’Alice Tériade, veuve de l’éditeur - se compose d'un canthare, vase à boire pourvu d’élégantes anses hautes, le vase-attribut du dieu Dionysos, qui daterait de 450 à 425 avant notre ère, et d'un rare cratère en cloche miniature attique à décor de palmettes estimé dans le dernier quart du 5^ème siècle avant Jésus-Christ. 

Katina, la fille adoptive de Tériade, a quant à elle déposé deux pièces au musée, également issues de la somptueuse collection de l'éditeur. Tout d'abord un canthare béotien à vernis noir estimé vers 450 à 425 avant Jésus-Christ. Puis un canthare béotien à vernis noir apode de la même époque. La particularité de ce dernier : avoir subi durant sa cuisson un « coup de feu » qui lui donne une surface rougeâtre.

Au MusVerre, à Sars-Poteries

Entre dons d'objets verriers et acquisitions d'œuvres suite aux résidences d'artistes, les collections du MusVerre, le musée départemental dédié à la création verrière internationale, s'étoffent de jour en jour. 

Parmi les dernières pièces acquises et / ou offertes, on peut souligner : 

• L'installation Andantes de Maryse Maillard-Felix : constituée de 208 pièces, elle vient d'intégrer la collection permanente suite au don de l'artiste ;
• l'œuvre Essai de décor pictural de Gérald Vatrin : elle vient compléter une autre création du même artiste et, de par son traitement du verre, montre l'évolution dans le processus artistique du créateur ;
• Empreinte de temps de Jean-François Lemaire : une acquisition orchestrée par les Amis du MusVerre et donnée au musée, complétée par un don du même artiste (Du Chaos à la lumière), qu'il juge complémentaire.

Parmi les nouvelles pièces ayant rejoint le MusVerre, le don de l'œuvre Hommage à Louis Mériaux par l'artiste Yeun Kyung-Kim, qui apporte un réel intérêt pour l’enrichissement de la collection contemporaine. Forte et fragile à la fois, cette pièce met en lumière l'importance de Sars-Poteries et de Louis Mériaux pour des artistes ayant découvert le verre par son biais.

Une superbe évocation de celui qui, avec un flair hors du commun pour son époque, a contribué à la reconnaissance des verriers et, par extension, à la naissance du musée.

Au Forum antique de Bavay

C'est une trouvaille qui a fait du bruit ! C’est dans le cadre du chantier de construction du parcours couvert du Forum antique que tout a démarré. Et plus précisément le mercredi 21 avril 2021. Quelques semaines à peine après la mise au jour de nombreux enduits-peints, les archéologues du Département découvrent une trompette dans un excellent état de conservation. 

La trompette de Bavay a été découverte sous des blocs de pierre bleue qui ont immédiatement intrigué les archéologues. L’instrument avait à l'époque été soigneusement démonté puis déposé, ce qui explique son excellent état de conservation. Son enfouissement est estimé au 3^e ou 4^e siècle après Jésus-Christ. 

La raison de son enfouissement reste cependant inconnue. L'une des hypothèses indique qu'il s'agirait d'une offrande. Ce qui est certain, c'est qu'elle poursuit son histoire au sein des collections du musée archéologique départemental. 

Autre pièce à avoir intégré le Forum antique, une stèle funéraire, exhumée elle aussi lors de ces fouilles préventives dans la partie sacrée de la place. Elle aurait pu rester face contre terre pour l'éternité si les archéologues ne l'avaient pas mise au jour.

Il s'agit d'une stèle de pierre bleue traditionnelle dans la région de Bavay. La formule funéraire Dis Manibus, gravée sous sa forme abrégée DM, indique qu'elle date du 2^ème ou 3^ème siècle. Si elle offre assez peu d’indices sur les défunts, elle révèle une culture riche et ouverte sur la mixité, puisque deux prénoms y fugurent : Friannia, d’origine germanique, et Victor, fréquent dans le monde romain. 

À la Maison natale Charles de Gaulle, à Lille

À la Maison natale, la politique d'acquisition s'organise autour de 2 volets : d'une part les objets patrimoniaux datant de l'époque de l'enfance de Charles de Gaulle, et d'autre part les objets familiaux, bien plus rares, donnés ou déposés par les héritiers. 

Parmi les derniers objets acquis représentatifs de l'enfance du plus illustre des Lillois, un cheval jupon, jouet ancien que l'on retrouve dans les catalogues entre le milieu des années 1880 et le milieu des années 1920. Ces catalogues indiquent qu'il existait plusieurs tailles de cheval-jupon selon l’âge de l’enfant. Le petit Charles en avait reçu un exemplaire lors d'une Saint-Nicolas.

Deux tableaux restaurés en 2023 viennent également de rejoindre la collection. Après 70 ans d'absence, ces portraits d’ancêtres de Julia Maillot, la grand-mère maternelle de Charles, ont été donnés par la famille Waché de Corbie. 

Dernier objet et non des moindres, un vase en porcelaine peinte ayant appartenu à Jeanne et Henri de Gaulle, les parents de Charles. Il a été confié à la Maison natale par une descendante de Xavier, frère du Général, qui en avait hérité après la guerre, après la levée des scellés posés sur tous les biens provenant des parents de Gaulle. Ces scellés avaient été posés sur tous les biens mobiliers et immobiliers provenant de la succession, en raison de la condamnation à mort de Charles de Gaulle par le gouvernement de Vichy.