Avec ses sculptures aux teintes grises, ses œuvres au format parfois monumental et son environnement teinté de mystère, le travail de Hans Op de Beeck laisse la part belle aux émotions. Depuis vingt ans, il interroge sans relâche notre rapport au temps, à l’espace et aux autres, tout comme le faisaient les maîtres flamands des siècles plus tôt.

Une sélection de vingt œuvres de l’artiste - portraits, natures mortes, vanités… - fait ainsi écho aux couleurs chatoyantes des toiles des peintres flamands des 16^e et 17^e siècles. Nul doute que la palette monochrome de l’artiste contemporain tranchera avec le décor feutré des salles du musée. 

Pour en savoir plus sur les dessous de cette exposition exceptionnelle, nous avons posé trois questions à Cécile Laffon, directrice du musée de Flandre et commissaire de l’exposition. 

Pourquoi faire dialoguer art ancien et création contemporaine ?

Cécile Laffon : C’est apparu comme une évidence ! Il faut dire que la filiation est facile, puisque les thématiques sont sensiblement les mêmes : paysages, représentation du monde, portraits satiriques… Les artistes flamands continuent aujourd’hui à explorer les mêmes sujets que par le passé. 

Cette confrontation est finalement dans l’ADN du musée…

C.L : Oui, nous avons choisi de représenter la scène artistique flamande, qu’elle soit ancienne ou contemporaine. Notre mission est de mettre en valeur des artistes oubliés et de proposer le meilleur de la création flamande d’aujourd’hui, tout en les faisant entrer en résonance. 

Pourquoi avez-vous choisi d’inviter Hans Op de Beeck ?

C.L. : C’est un honneur pour nous de l’accueillir, lui qui a déjà exposé dans le monde entier. Son œuvre, à la fois mélancolique et poétique, se prête totalement à notre projet car elle fait parfaitement écho à la collection permanente que nous présentons au musée.