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20 novembre 2023

Violences conjugales : les informations utiles pour dire stop

Selon l'observatoire national des violences faites aux femmes, 220 000 femmes sont chaque année victimes de violences commises par leur conjoint ou ex-conjoint. Un traumatisme également pour les enfants exposés à ces violences. Quels sont les différents types de violences ? Qui contacter ? On fait le point.

En 2022, 145 personnes sont décédées des suites de violences dans le couple, soit un décès tous les 2,5 jours. Parmi ces victimes, 81% sont des femmes (statistiques ministérielles).

Comment définir les violences conjugales ?

Distinguer conflits et violences

Dans un premier temps, il est important de distinguer conflits et violences.

Le conflit se traduit par une opposition, une tension, une mésentente au sein de couple. L’issue d’un conflit n’est jamais prévisible, celui-ci peut dégénérer et prendre des formes extrêmement violentes : destructions de biens, agressions verbales mais aussi physiques plus ou moins graves. Cependant quel que soit le conflit et sa gravité, le rapport de domination d’un partenaire sur l’autre est absent. Chaque partenaire peut être à l’initiative du conflit mais les partenaires sont sur un pied d’égalité. 

On parle de violences conjugales quand l’un des partenaires – toujours le même – exerce une domination sur l’autre qui se trouve soumis et installé dans une situation de vulnérabilité. Dans cette relation, l’égalité est abolie et les rôles sont figés : un auteur et une victime, voire des victimes si le couple a des enfants.

Il est possible de tester la relation de couple grâce au violentomètre numérique, un outil d'auto-évaluation comprenant 23 questions rapides. Elles permettent de repérer les comportements violents et de mesurer si la relation de couple est saine ou au contraire, si elle est violente.

Différents types de violences

Le partenaire maltraitant peut exercer plusieurs types de violences :

  • la violence verbale (attaques verbales, des insultes, des scènes de jalousie, des menaces, des chantages…)
  • la violence psychologique ( dénigrer, humilier, menacer, dégrader, critiquer, faire douter le conjoint de sa valeur. Elle prend aussi la forme d’un contrôle de ses activités, de ses fréquentations, de son apparence vestimentaire…Elle se traduit encore par l’absence totale de communication (mutisme, indifférence), ou par des manœuvres pour isoler la victime de ses proches et de ses amis)
  • la violence physique (concerne l’ensemble des atteintes physiques au corps. Elle peut s’exercer par différents moyens : bousculades, petites tapes, gifles, coups de poing ou de pied, strangulation, brûlures ou à l’aide d’objets)
  • la violence sexuelle (l'agresseur impose à la victime des actes ou des pratiques sexuelles dont elle n’a pas envie : viol conjugal, prostitution forcée, etc. Il utilise le chantage, la menace, la surprise, la contrainte physique. Il peut interdire l’usage de contraceptifs, contraindre la poursuite d’une grossesse ou obliger à l’interrompre)
  • la violence financière (contrôle économique et/ou professionnel de l’autre. Elle peut aboutir à une privation de biens essentiels ou de moyens financiers)
  • la violence administrative (elle se produit lorsque la victime est privée de documents administratifs comme les pièces d’identité, la carte santé… qui donnent la liberté de se déplacer, permettent d’accéder à des droits sociaux)
  • la cyberviolence (création de faux profils sur les réseaux sociaux, campagnes de dénigrement, « doxing », « stalking », diffusion ou menace de diffusion de photos intimes ou sexuelles…)

Un partenaire maltraitant installe et exerce son emprise dès le début de la relation. Toutefois, durant les premiers temps, les manifestations de cette emprise sont le plus souvent peu visibles ou difficiles à identifier. Elles vont fatalement se renforcer au fil du temps et constituer un cycle de violences avec différentes phases.

Les enfants sont aussi des victimes

Les enfants sont les autres grandes victimes de ces violences intrafamiliales : grandir dans un univers où un des parents est violent envers l’autre crée une situation de très grande insécurité pour l’enfant, et constitue aussi de la maltraitance.

L’impact des violences sur les enfants peut se manifester par un stress post-traumatique et/ou une diversité d’effets négatifs affectant tant son développement (fonctionnement cognitif et émotionnel perturbés, santé dégradée), que ses conduites. L'enfant peut manifester des problèmes extériorisés, comme l’agressivité et l’usage de la violence, ou intériorisés, dont la dépression et la propension à être victime.

40 à 60 % des enfants victimes de violences conjugales sont aussi victimes de violences physiques exercées contre eux par leur père ou leur beau-père.

Qui contacter ?

Victime ou témoin de violences conjugales, plusieurs numéros nationaux gratuits sont disponibles pour obtenir de l'aide et de l'écoute.

Les numéros d'urgence à retenir 

  • Police secours : 17 (France) ou 112 (valable dans toute l'Union européenne)
  • Urgences médicales : 15 (Samu) 18 (pompiers)
  • Numéro d'urgence pour les personnes sourdes ou malentendantes victimes ou témoins d'une situation d'urgence : 114 (remplace les 15, 17, 18).
  • Numéro d'urgence et d'accueil des personnes sans abri : 115 (Samu social). 

Les lignes d'écoute nationale

  • victime ou témoin de violence : 39 19 (gratuit y compris depuis téléphone portable et anonyme, accessible 24h/24 et 7j/7)
  • enfant, adolescent et jeune majeur victimes de violence : 119 (gratuit y compris depuis téléphone portable et numéro invisible sur les factures de téléphone, accessible 24h/24 et 7j/7)
  •  viols Femmes Informations : 0 800 05 95 95 (gratuit depuis tous les postes fixes, anonyme et confidentiel , accessible du lundi au vendredi de 10h à 19h)
  • victimes et témoins de harcèlement et de violences quel que soit le préjudice subi :  « 08 victimes »  08 842 846 37 (7 jour/7, de 9h à 21h. Ce numéro est non surtaxé).  

Vous pouvez aussi consulter le site du gouvernement arrêtons les violences.

Les tchats

  • Pour les 10-14 ans, des ressources sur les première(s) fois (possibilité de discuter avec des professionnels du lundi au jeudi de 10h à minuit et le vendredi et le samedi de 10h à 21h)
  • Le tchat d'écoute gratuit, anonyme, sécurisé et bienveillant En Avant Toute(s) (du lundi au jeudi de 10h à minuit et le vendredi et samedi de 10h à 21h)
Plusieurs associations accueillent et accompagnent les victimes de violences conjugales et leurs enfants partout dans le Nord. Pour trouver de l'aide près de chez vous, consultez la carte établie par la Préfecture.

Obtenir l'aide d'urgence de 600 euros

À compter du 1er décembre, les victimes de violences conjugales qui souhaitent quitter rapidement leur domicile peuvent demander une aide d'urgence auprès de la CAF (Caisse des Allocations Familiales). Ce dispositif, déjà testé dans le Valenciennois, a été adopté par le Parlement en février dernier.

L’aide peut être demandée en ligne (sur le site de la CAF), par téléphone ou encore directement à l’accueil d'une des antennes de la CAF.

Elle sera versée à toute victime de violences qui présente un document d'attestation de moins de 12 mois : dépôt de plainte, ordonnance de protection, signalement au procureur de la République, que la victime soit en couple ou séparée du partenaire violent.

Cette aide d'un montant de 600 euros maximum est calculée en fonction des revenus du demandeur ainsi que sa composition familiale.

Pour aller plus loin