Famille Santé | Valenciennois
26 novembre 2022

Un RSA d'urgence pour les victimes de violences intrafamiliales

Le Département du Nord expérimente actuellement dans le Valenciennois un dispositif d’aide d’urgence et d’accompagnement global pour les personnes victimes d’un conjoint violent. L'objectif est de les aider à quitter leur domicile rapidement et à se reconstruire durablement.

C’est en partant d’un constat simple, le fait que les victimes de violences conjugales ont bien souvent du mal à s’extraire de leur domicile, et donc à se mettre en sécurité, que le Département expérimente depuis le 7 novembre dans le Valenciennois un dispositif d’aide d’urgence et d’accompagnement à destination de ces victimes.

Le projet a trois objectifs :

  • permettre une indépendance économique et administrative rapide. Il s'agit d'ouvrir en urgence des prestations CAF (pour toutes les victimes de violences conjugales), et de verser sous 72 heures une aide d’urgence remboursable du montant d’un RSA socle, soit 598€ aux victimes éligibles ou allocataires du RSA.
  • sécuriser les situations fragiles par un accompagnement personnalisé. Cet accompagnement peut concerner l'accès au logement, une aide juridique ou psychologique etc.
  • permettre une autonomie durable et la construction d'une vie conjugale basée sur l’égalité. Cet objectif comprend notamment l'élaboration d'un projet d’insertion sociale et professionnelle, afin de garantir une indépendance pérenne.

Pour mener à bien cette expérimentation, le Département a travaillé en concertation avec de nombreux partenaires : la sous-préfecture, le parquet et la CAF, et tous les partenaires associatifs locaux.

Ce que nous faisons dans le Valenciennois, c'est bien sûr accompagner l'urgence aux côtés des victimes, mais aussi mettre en œuvre toutes les conditions pour leur permettre de se reconstruire durablement

Anne-Sophie Boisseaux, conseillère déléguée à la lutte contre les violences intrafamiliales

Une proposition de loi déposée

Cette expérimentation alimente une proposition de loi, déposée au Parlement par Valérie Létard, sénatrice et conseillère départementale. Le texte a été adopté à l’unanimité en première lecture le 20 octobre dernier.

L’enjeu est dorénavant d’identifier les publics concernés. Pour cela, en lien avec l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance (ODPE), il sera proposé aux professionnels du Département et aux partenaires des journées de sensibilisation pour repérer, accueillir et orienter les victimes de violences conjugales.

Une plateforme d’écoute en cas de problème

Depuis le 30 août 2021, les femmes victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles peuvent contacter gratuitement et anonymement le 3919. Ce numéro est accessible 24h/24 et 7 jours sur 7.

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