Emploi | Valenciennois
17 avril 2023
Allocataires du RSA et recruteurs réunis autour du basket... et de l'emploi !
50 allocataires du RSA et douze entreprises se sont retrouvés pour l'opération "Un panier pour l'emploi", basée sur une nouvelle méthode de recrutement qui tend à se démocratiser. On vous explique.
À la salle de sports de Trith-Saint-Léger, un panneau indique "Pour la victoire ensemble !". Un slogan qui se prête totalement à l'opération initiée par le Département avec la complicité des basketteuses de l'équipe locale.
Car ce matin, 50 allocataires du RSA et 12 employeurs sont réunis pour partager un moment sportif en compagnie de l'équipe pro féminine de Trith-Saint-Léger. Sauf que personne ne sait qui est qui.
Révéler la personnalité des candidats à l'emploi
Le sport véhicule de nombreuses valeurs, assure Dominique Savary, le maire de la commune, de passage pour encourager les équipes. Cette méthode est originale, et elle révèle la personnalité de chacun. Cet après-midi, lors des entretiens, tout le monde sera plus à l'aise.
Si ce genre de job dating se développe, c'est parce que ça fonctionne : on compte généralement 50% de retour à l'emploi grâce à cette formule.
Nicolas Seigneur et Grégory Duwez, de l'entreprise GRIM à Prouvy, participent à l'aventure incognito. Ce matin, nous avons repéré plusieurs personnes à l'écoute, dans le partage et polies
, confient-ils. Après le déjeuner, ils les recevront lors des entretiens en tête-à-tête. Ils recherchent actuellement cinq désamianteurs : des postes à pourvoir immédiatement en CDI, avec une formation à la clé
.
Parmi les entreprises qui recrutent aujourd'hui, des grands noms comme Toyota, Décathlon et Mc'Donalds, mais aussi des agences d'interim et des infrastructures plus locales dans les métiers en tension, à savoir le ferroviaire, le bâtiment et l'aide à la personne.
Pour plus de fluidité, les équipes ont été constituées en fonction du profil et des aspirations professionnelles de chaque allocataire. Après les échanges du matin, ils se sentiront plus à l'aise face aux recruteurs. Les plus timides sont sortis de leur réserve, ça les aidera pour les entretiens
, explique l'équipe du service relations aux entreprises de Valenciennes.
Après l'effort, c'est l'heure des entretiens
Après un rapide déjeuner de groupe, bas les masques ! C'est l'heure pour les candidats de découvrir qui étaient les recruteurs et pour quelles entreprises. Le pari est gagné, puisqu'il règne dans la salle une ambiance plus détendue que pour un job dating classique. Les candidats osent, se dévoilent et n'ont aucun mal à multiplier les entretiens.
C'est le cas de Bertrand-David Descas. J'ai 50 ans et j'ai besoin de travailler. J'ai des enfants, des projets, je suis déterminé
, nous confie-t-il. L'allocataire vient de postuler chez Toyota : Je me suis fixé pour objectif de rejoindre cette entreprise, d'y faire mon trou.
Est-ce que cette formule de job dating lui convient ? Complètement ! Au début j'étais surpris mais ma coach me connait bien et je lui fais confiance. Elle avait raison, car j'ai pu poser ma candidature chez Toyota mais aussi dans d'autres entreprises.
Même son de cloche pour Florine Paris. Souriante et dynamique, la jeune maman de 23 ans a pourtant parfois du mal à défendre sa candidature : Je souhaite travailler dans les services à la personne mais je n'ai pas encore mon permis. Ma coach au Département vient de me trouver une solution de financement, c'est sur la bonne voie.
Volontaire, la jeune femme a postulé dans son domaine de compétences, mais aussi dans les grandes enseignes présentes aujourd'hui. Le RSA nous permet de vivre mais pas de faire des projets. Si je suis ici aujourd'hui, c'est parce que je suis motivée pour ma petite fille. Alors je tente ma chance partout.
Un bilan sera fait dans les prochaines semaines, mais il semblerait que certains candidats aient réussi à convaincre. C'est en tout cas ce que nous ont confié les représentants de l'entreprise GRIM. À suivre…
Crédits photo : C. Arnould