Quand nous arrivons à l’atelier "Les Petites Fées", l'une des activités de La Fabrique de l'Emploi, les machines à coudre fonctionnent à plein régime. Sabbah Asfdaou nous accueille, tout sourire. Je travaillais en intérim comme agent d’entretien, mais en faisant des pauses pour élever mes quatre enfants, se souvient-elle, en nous montrant les activités de l’atelier. Confection, retouche, repassage et créations maisons sont au nombre des services proposés.

Originaire du quartier des Oliveaux à Loos, c’est par le bouche à oreille que l’ancienne allocataire du RSA a appris que la Fabrique de l'Emploi recrutait.  

Cela fait maintenant un an et demi que je travaille à l’atelier couture de La Fabrique de l'Emploi. Je suis aujourd'hui assistante de vente, ce qui correspond à mes attentes car j’ai un diplôme de secrétariat. J’avais besoin de cette stabilité. C’est valorisant.

"Embaucher des personnes éloignées de l'emploi"

La Fabrique de l’Emploi est ce qu’on appelle une "entreprise à but d’emploi". Nous sommes une structure sociale et solidaire. À ce titre, nous embauchons et nous formons sans conditions des personnes éloignées de l’emploi, explique Ghislain De Muynck, directeur général. Avec la particularité de développer des activités utiles aux territoires concernés, à savoir Les Oliveaux à Loos et Les Phalempins à Tourcoing.

Avec 80 employés à Loos et 40 Tourcoing, en très grande majorité éloignés de l’emploi (soit 112 personnes au total, dont 45% étaient allocataires du RSA), l’entreprise s’organise autour de quatre pôles :

• pôle alimentation : maraîchage, restauration, conserverie, épicerie solidaire ;
• pôle ré-emploi et éco-citoyenneté : confection, menuiserie, ressourcerie ;
  
• pôle vie de quartier : services aux habitants à des tarifs solidaires ;
  
• pôle support : direction, comptabilité.
  

Pour chaque personne embauchée, l’entreprise, née de l’opération nationale Territoire zéro chômeurs de longue durée, perçoit un financement correspondant à la privation d’emploi (à savoir le montant des aides sociales). C’est à ce titre qu’elle est soutenue par le Département, financeur du RSA. Le Nord faisant de surcroit partie des territoires expérimentaux désignés pour ce projet.

Un projet né en 2016 qui vient d'être reconduit pour cinq années. Pragmatique et en phase avec la réalité, ce dispositif correspond aux valeurs du Département qui a fait du retour à l'emploi des allocataires du RSA l'une de ses priorités.

D’ailleurs, lors de la séance plénière du 21 novembre 2022, les élus départementaux ont voté pour le soutien de la candidature de cinq autres territoires désireux d'intégrer cette expérimentation : Lille, Roubaix, Armentières, Valenciennes et Bailleul. Cette dernière commune vient de recevoir la labellisation et envisage ainsi de créer un peu plus de 200 emplois en cinq ans. Affaire à suivre !