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1 juin 2022
Un jour, une œuvre : un code secret aux Archives départementales !
Aux Archives départementales du Nord, de mystérieuses pages de codes datant du 16e siècle se cachent dans les réserves. En y regardant de plus près, on peut y découvrir la correspondance secrète de la grande Marguerite d'Autriche !
Dans un monde toujours plus numérisé, la protection des secrets, qu’ils soient liés à la vie privée, à la vie économique ou la vie politique, est une problématique où les controverses sont inévitables. Le secret par excellence qui éveille la curiosité, voire même la suspicion, est le secret d’Etat lié à la diplomatie.
Depuis l’Antiquité, les communications secrètes des personnes de pouvoir sont cachées et cryptées. De nombreuses techniques de cryptographie ont été utilisées et ont fait de cette discipline un art et même une science au 21e siècle.
L’âge d’or de cette discipline se situe aux 16e et 17e siècles qui ont vu s’épanouir la diplomatie européenne et avec elle une certaine perfection de la cryptographie. Les systèmes de codage élaborés au 15e siècle chiffrent des voyelles, des consonnes, parfois des mots entiers en constituant des nomenclatures de noms de lieu, de personnes de plus en plus perfectionnés. Les chiffres sont renouvelés régulièrement. Ainsi, en 1555, lorsque Charles Quint abdique en faveur de Philippe II, ce dernier ordonne de supprimer le chiffre et de le remplacer.
Conservée aux Archives départementales du Nord, la correspondance de Marguerite d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas qui a joué un rôle important dans la politique internationale à partir de 1507, nous livre quelques clés de différents codes en usage. L’un d’eux est constitué d’un mélange de lettres grecques et de signes conventionnels dans lequel les lettres fréquentes sont représentées par plusieurs signes. Parfois, lorsque le transport de la correspondance est peu sûr, est utilisé un simple système de « langage convenu » appelé encore « jargon ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, différentes techniques de chiffrement ont été utilisées par les pays belligérants en s’appuyant même sur les ressources de la technique contemporaine (procédés optiques, physiques et chimiques). Dans la mémoire collective résonnent encore les « messages personnels » diffusés par Radio Londres : « les carottes sont cuites », « les sanglots longs des violons de l’automne », « il fait chaud à Suez » ….
Crédits photo : Archives départementales du Nord