Sport | Douaisis
10 février 2024

Richard Chelmowski : "relayer la flamme, c'est mettre en lumière une discipline historique"

La flamme olympique passera dans le Nord le 2 juillet prochain, avant la flamme paralympique à Valenciennes le 25 août. Le Nordiste Richard Chelmowski, ancien lutteur et entraîneur de l'équipe de France féminine, sera l'un des relayeurs. Il a répondu à nos questions.

Quelle a été votre réaction à l'annonce de votre sélection ?

Richard Chelmowski : je ne m'y attendais pas, c'est une surprise totale ! C'est la fédération de lutte qui a proposé mon nom au comité. Même si je suis encore très impliqué dans la vie des clubs, comme celui de Douai où je suis licencié, je préfère laisser la place aux jeunes ! Je ne connais pas encore les détails, mais c'est chouette pour le collectif. Relayer la flamme, je le vois comme une manière de rendre hommage à ma discipline, de la mettre dans la lumière. 

La lutte, discipline historique des Jeux Olympiques, reste pour vous un sport de l'ombre en France...

R.C : ce n'est pas le sport le plus médiatisé en effet, comparé aux autres sports de combat comme le judo. Pourtant c'est le 5e sport le plus pratiqué au monde ! Il l'est dans plus de 200 pays, notamment au Japon, aux États-Unis et dans les pays de l'Est.  C'est un héritage olympique. La lutte gréco-romaine était présente dès les jeux de l'antiquité et c'est devenu une épreuve reine des jeux modernes. Ensuite la lutte libre -  les possibilités d’attaque sont plus variées puisqu’il est possible d’utiliser également les jambes et de ceinturer le haut comme le bas du corps - a rejoint le programme olympique en 1920, et la lutte féminine en 2004 lors des J.O d'Athènes. 

Illustration
Le regard déterminé de Richard Chelmowski

Quel regard portez-vous sur votre parcours sportif ?

R.C : À 66 ans, j'ai beaucoup bourlingué en tant qu'athlète et entraineur ! J'ai commencé la lutte à 11 ans, un peu pour faire comme les copains, et de fil en aiguille, tout s'est enchaîné. J'ai été plusieurs fois champion de France, j'ai participé aux championnats d'Europe et aux championnats du monde… Je devais aller aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980 mais l'Histoire en a décidé autrement !

Ce que je retiens, c'est l'essor de la lutte féminine. Elle est née dans la région ! On a initié cette discipline, de Calonne-Ricouart à Tourcoing, puis dans tout le pays. En tant qu'entraineur et sélectionneur de l'équipe féminine de 1993 à 2004, j'ai eu la chance d'accompagner de grandes championnes, classées aux championnats d'Europe et du monde, et des médaillées olympiques comme la boulonnaise Lise Legrand ( médaillée de bronze aux J.0 d'Athènes en 2004 dans la catégorie des moins de 63 kilos) et la tourquennoise Anna Gomis (médaillée de bronze aux J.0 d'Athènes en 2004 dans la catégorie des moins de 55 kikos ).

J'ai ensuite officié comme conseiller technique national et responsable du pôle France de lutte au CREPS (Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive) de Wattignies. Aujourd'hui je suis en retraite mais je ne suis jamais très loin !

Où serez-vous pendant les Jeux de Paris ?

R.C : je ne le sais pas encore ! Mais il est évident que je suivrai les épreuves de lutte, devant mon poste ou sur place, peut-être en famille (l'une de ses filles, ancienne gymnaste et championne de France minime de lutte). Nous avons de beaux espoirs en lutte féminine. Il faut encore attendre les qualifications en avril ou en mai, mais les deux lutteuses de l'ELCO (Entente Lutte Côte d'Opale)  Pauline Lecarpentier et Emma Luttenauer, sont bien parties !

Crédits photo : Dominique Lampla

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