Sport | Tout le département
8 novembre 2024

Thomas Ruyant : "J’ai un statut à assumer, je le sais, je suis prêt !"

À 43 ans, le natif de Saint-Pol-sur-Mer va s’attaquer à son troisième Vendée Globe, sur son Imoca. Il revient sur sa préparation pour cette course à la voile autour du monde, en solitaire et sans escale ni assistance, et évoque ses ambitions.

Thomas, de quelle manière appréhendez-vous le départ ?

Thomas Ruyant : Je suis dans l’état d’esprit que je cherchais. J’ai bien anticipé les choses, pour revenir aux Sables lundi dernier l’esprit libéré. J’ai coupé pendant huit jours, avec mes enfants, sans penser Vendée Globe. J’ai bien dormi, bien mangé, fait du sport. Je ne ressens pas encore la pression, mais je sais que la marée nordiste de mes supporters arrive. Ce sont des moments de partage importants. Mais je suis pressé de partir. Je n’ai ni stress ni angoisse. 

Comment vous sentez-vous sur ce voilier, et quelles sont vos perspectives ?

T.R. : J’ai le bateau que je voulais, celui qui me permet de prendre le départ avec un niveau d’ambition encore supérieur à celui que j’affichais en 2016 et 2020. Je le connais bien, c’est un super bateau de Vendée Globe. Je ne ressens pas du tout ce que j’ai vécu en 2016 et 2020. Aujourd’hui, je suis serein et à l’aise. Je sais ce qui m’attends. J’ai une maturité qui vient d’une certaine maitrise de ces machines à grands foils. On a été parmi les premiers avec ces grands foils. J’aime aller vite avec ces bateaux, le match va être dingue ! 

On peut donc imaginer certaines ambitions, et la volonté d’accrocher cette fois-ci le podium…

T.R. : Vous savez, on fait de moi un habitué du Vendée, mais ce n’est que mon troisième départ. Donc je vais tout redécouvrir et découvrir, des scenarios différents, des adversaires différents… Il y a quand même 40 bateaux, c’est beaucoup, et une quinzaine de grands marins capables de jouer aux avant-postes, sans oublier probablement de sérieux outsiders. Toutes les équipes ont progressé, et il y a un bel alignement des compétences. Cela promet une intensité de course absolument folle, et à laquelle je me suis préparé mentalement, physiquement et diététiquement, en fonction des zone géographiques traversées. Avec ce Vendée Globe, on n’est pas loin du challenge ultime. Je pars totalement concentré sur mon Vendée. Il y a beaucoup d’attentes, j’ai un statut à assumer, je le sais, je suis prêt ! 

Imoca signifie International monohull class association. Ce type de voilier est considéré comme la Formule 1 des mers des bateaux à une coque

Le Vendée Globe en quelques chiffres

- Un parcours théorique de 43 858 kilomètres en 2020 lors de la 9e édition.
- À chaque édition, le parcours du Vendée Globe change en fonction de la zone d’exclusion Antarctique (la zone des glaces) définie par la direction de course pour protéger les skippers des icebergs et des glaces dérivantes.
- La distance initiale a été évaluée à 40 075 kilomètres, soit 21 638 milles nautiques.
- Depuis sa création en 1989, 199 skippers se sont lancés, et 114 ont réussi à boucler la circumnavigation via les trois grands caps mythiques, Bonne Espérance, Leeuwin et Horn.
- Le premier vainqueur du Vendée Globe est Titouan Lamazou. Il a franchi la ligne d’arrivée le 16 mars 1990 après 109 jours, 8 heures et 48 minutes de course à bord de son bateau Écureuil d’Aquitaine II.
- Lors de la 8e édition du Vendée Globe 2016-2017, Armel Le Cléac’h s’est imposé en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes. C’est à ce jour le record de l’épreuve.
- Pour cette 10e édition, 43 participants, dont 6 femmes, 11 nationalités représentées (France, Royaume-Uni, Suisse, Allemagne, Italie, Belgique, Hongrie, Japon, Chine, USA, Nouvelle-Zélande), 18 bizuths et 14 Imoca neufs.

Crédits photo : TR Racing

Pour aller plus loin