Mariane, Maxime, Marion et Typhene sont en pleine création. Guidés par les précieux conseils de Clarisse Gahide, médiatrice au musée, ils sont en train de coller, peindre, dessiner, graver autour de la figure d’Icare, chère à Henri Matisse.

Je souhaite qu’une part de vous apparaisse sur vos compositions. Libérez-vous, exprimez-vous. Et n’hésitez pas à vous servir des couleurs pour exprimer vos ressentis, lance Clarisse aux participants. Tous sont accompagnés à la Maison Nord Emploi de Cambrai dans le cadre d’un coaching Réussis sans attendre qui s’adresse aux jeunes de moins de 30 ans (voir encadré). 

Accompagner les jeunes allocataires par le biais de l’art

Au bout de la table, Sandra Rousseaux, responsable du pôle action sociale de proximité, et Emy Mockels, coach jeunes, les observent en pleine activité. Nous avons imaginé cette action en fonction de leurs besoins. Le but est d’accompagner les jeunes qui sont un peu plus en retrait. Lors de ces ateliers ils lâchent prise, expliquent-elles. 

Ces ateliers me permettent de découvrir les jeunes coachés dans un autre cadre. Ici, ils se dévoilent. Cette proximité me permet de mieux les comprendre et donc de mieux les accompagner. 

Un pas après l’autre, les jeunes gagnent en assurance, apprennent à se connaitre, trouvent un mode de garde pour leur enfant, prennent les transports en commun et poussent la porte du musée. Autant d’étapes à franchir qui leur paraissaient insurmontables il y a quelques semaines. 

Accompagnée depuis six mois en coaching, Marion souffrait de phobie sociale. C’est désormais du passé. J’angoissais de me séparer de ma fille, de prendre le bus. En participant aux ateliers, j’ai réussi à le faire. Et c’est important car je souhaite travailler dans la vente, sourit-elle. Dans quelques semaines, la jeune femme débutera une formation. 

"Créer me libère de mes angoisses" 

Nous aimerions faire perdurer ces ateliers. C’est un fabuleux outil d’accompagnement qui peut être développé dans tous les territoires. Et ça fonctionne ! Les participants qui ne sont pas revenus avaient une bonne raison : ils ont débuté une formation ou un emploi ! 

Mariane a elle aussi participé à tous les ateliers. J'adore créer depuis que je suis toute petite. Laisser parler ma créativité me permet de prendre le temps, de m'écouter et de me détendre, nous confie-t-elle. 

En créant, je gère mieux mon stress et mon anxiété. Grâce à ces ateliers, je suis plus à l'aise avec les autres et je vais participer à une immersion chez Stellantis. Si je suis retenue, je pourrai décrocher un CDD de 12 mois. Je vais tenter ma chance ! Et je pourrai toujours continuer la pratique artistique à côté.

Comme elle, les jeunes allocataires ont développé des capacités, parmi lesquelles créativité, concentration, travail en équipe, curiosité et motivation. Nous avons décelé leurs potentiels. Toutes ces qualités leur permettront de rebondir, de s'insérer professionnellement et d'envisager l'avenir plus sereinement , conclut Emy Mockels.