Au beau milieu de la place de ce village d'environ 1200 âmes, l'église Saint-Laurent en impose. Tout en briques, elle a été construite sur le champ de ruines de la Première Guerre mondiale qui n'a pas épargné le secteur. 

La mairie lui fait face, elle-même installée dans l'ancienne chapelle construite en attendant l'édification de l'église. Yves Delfolie, maire de la commune, travaille d'ailleurs aujourd'hui dans un bureau témoin de ce passé, baigné par la lumière de trois fenêtres ogivales.

C'est lui qui nous sert de guide pour la visite de l'église. Les architectes de l'époque ont conçu un clocher ajouré sur quatre côtés. Mais nous sommes dans le Nord, au beau milieu de la plaine flamande... Le vent qui s'engouffrait par le clocher menaçait les vitraux, la pluie abîmait les cloches, et les abat-sons en béton commençaient à s'effriter dangereusement. Il était donc urgent d'agir !

Après une première tranche de travaux de mise en sécurité, la décision est prise avec les habitants de poursuivre les travaux pour redonner à l'église toute sa splendeur : réfection de la couverture en ardoise de la nef, rejointoiement, réparation et remise en valeur des vitraux, changement du système de chauffage.

Ces travaux ont bénéficié du soutien du Département à hauteur de 196 542€, dans le cadre de sa politique d'aide aux villages et bourgs (lire l'encadré ci-après).

Pour une petite commune, ces travaux d'entretien du patrimoine ne sont rendus possibles que grâce au soutien du Département, des autres collectivités et de l'État.

Deux bustes remarquables parmi les trésors à découvrir 

Dans le chœur, Yves Delfolie attire aussi notre attention sur deux bustes. À gauche de l'autel, celui de Saint-Laurent, œuvre polychrome du 17^e siècle qui a également été restaurée. De l'autre côté, un buste du Christ, qui avait été mis à l'abri pendant la Première Guerre mondiale et restait introuvable depuis.

Le hasard a voulu qu'un conseiller municipal en entende parler dans un bistrot à Thérouanne, dans le Pas-de-Calais, et apprenne alors que le buste serait... en Belgique ! C'était bien le cas et de fil en aiguille, on a fini par le localiser précisément. Il a ensuite fallu convaincre la famille qui le conservait de le restituer à Merris, raconte Yves Delfolie.

L'église peut être visitée sur demande auprès de la mairie, ou lors des Journées du Patrimoine.