31 mai 2024

Les secrets de fabrication de la torche olympique

La torche et la vasque olympiques et paralympiques sont des objets mythiques des Jeux modernes. À travers leur design, elles incarnent l‘identité de chaque édition des jeux dans le pays hôte.

Une torche ou des torches ?

Praticité oblige, des milliers de torches sont fabriquées pour chaque édition des Jeux Olympiques. Pour ceux de Paris 2024, 2000 torches ont été produites. C’est beaucoup… mais c’est cinq fois moins que lors des éditions précédentes des Jeux dans les autres pays ! Une décision prise par le comité d'organisation dans un souci de réduire l’impact écologique de la production.

Les torches des jeux olympiques d'été 

Une création unique 100% française

Créé spécifiquement pour les Jeux de Paris par le français Mathieu Lehanneur, le design de la torche olympique et paralympique est unique. La symétrie des courbes - tant dans l'axe horizontal que vertical - symbolise la notion d’équilibre et de parité. Parité entre les athlètes femmes et les athlètes hommes, égalité entre les athlètes olympiques et paralympiques. La forme arrondie évoque l’apaisement et la fluidité : un clin d’œil à la Seine, emblématique des Jeux de Paris.

La fabrication des torches a été confiée à ArcelorMittal, leader mondial de l’acier, qui s'est chargé de la réalisation de ce défi un peu fou. Il s'est concrétisé dans ses usines de Châteauneuf (coulage de l'acier et première étape de laminage), de Florange (laminage ultra fin) et Woippy (découpage des feuilles d'acier et transformation).

Les dimensions répondent à un cahier des charges strict : entre 1,2 kg et 1,9 kg pour une hauteur comprise entre 50 et 75 cm. Conçues en acier 100% recyclé avec une empreinte carbone réduite (le revêtement a été spécialement choisi pour ne nécessiter aucun traitement chimique), les torches sont d'une couleur dorée très douce, qui se veut le résultat de la fusion des médailles d’or, d’argent et de bronze.

Une prouesse technique

La torche olympique n’est pas que symboles. Derrière son apparente sobriété, c’est un objet high tech ! La fine bande d’acier qui a servi de matériau de base ne fait que 0,7 mm. d'épaisseur. 

La torche intègre des systèmes de brûleurs complexes pour que la flamme brûle quelles que soient les conditions climatiques : pluie diluvienne, bourrasques de vent, brouillard, elle en a déjà vu de toutes les couleurs au cours de son parcours et ce n'est sûrement pas fini !

La torche de Paris 2024 est aussi la première dans l’histoire des JO qui adapte la sortie de la flamme aux mouvements du porteur ou de la porteuse. Le départ de flamme se fait à l’intérieur de la torche : quand la torche est statique, la flamme sort ainsi par le haut et quand elle est penchée, la flamme sort sur le côté pour un effet "drapeau".

  • 1/2 - L'assemblage du corps de la torche avec le brûleur et les différentes pièces qui assurent notamment la sécurité - soit 10 composants principaux au total - a nécessité un soin minutieux.
  • 2/2 - Le chaudron est allumé à l’issue de chaque étape du relais par le dernier porteur de la flamme.

Le 26 juillet, ce n'est pas un chaudron mais la seule et unique vasque olympique qui recevra la flamme pour ouvrir les Jeux de Paris 2024. Le nom de l'heureux élu qui allumera la vasque reste à ce jour un mystère !

Qui est Mathieu Lehanneur, designer de la torche ?

Élu Designer de l’année 2024, Mathieu Lehanneur est une figure incontournable du design français. Ses œuvres font aujourd’hui partie des plus importantes collections du monde entier, du Musée des Arts décoratifs de Paris au MoMA de New-York. La particularité de l'ensemble de ses projets : allier innovation, magie, design, sciences, art... mais aussi quête de mieux-être pour leurs utilisateurs. Connu et reconnu pour son regard d’une grande simplicité, il embrasse de multiples champs de la création. Parmi ses projets les plus plébiscités, un vélo électrique pliable, du mobilier urbain à énergie solaire dévoilé pendant la COP21, des architectures intérieures de musées et de boutiques, ou encore un système domestique de filtration de l’air par les plantes développé avec l’Université de Harvard et réalisé sur la base d’une étude menée par la NASA…

Crédits photo : Mathieu Lehanneur @Courtesy, Felipe Ribon, Paris 2024

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