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24 juillet 2023

Il y a 809 ans, la bataille de Bouvines

De loin, on aperçoit sa haute silhouette blanche, juchée sur une petite colline : l'église Saint-Pierre, à Bouvines, dans la métropole lilloise. Une église dans laquelle 21 vitraux somptueux retracent la mémorable bataille qui s'est déroulée un certain 27 juillet…

Une vaste plaine cultivée, au sud-est de Lille, en plein cœur de la campagne pévèloise. L'imagination peine à réaliser que c'est ici qu'en 1214, eût lieu une bataille souvent considérée comme l'un des événements constitutifs de la Nation française. 

Le 27 juillet 1214, l'armée du roi de France Philippe-Auguste est opposée à une coalition formée des plus puissants princes d'Europe : l'empereur du Saint-Empire Othon IV, le comte de Flandre Ferrand, le duc de Brabant, le comte de Salisbury, Hugues de Boves et Renaud de Dammartin, comte de Boulogne.

Nos ennemis d'alors alignent quelques 1 500 chevaliers et près de 10 000 piétons (l'infanterie). De son côté, l'armée de notre roi capétien est forte de 1 300 chevaliers et 7 000 à 8 000 piétons. La bataille qui s'engage ce 27 juillet 1214 dans la plaine de Cysoing-Bouvines s’inscrit dans un conflit de longue. Elle oppose les Capétiens aux Plantagenêt, et en particulier Philippe Auguste au roi d’Angleterre, Jean sans Terre.   

Victoire surprise à Bouvines !

Philippe-Auguste a installé son camp de base à Tournai lorsqu'il décide de replier son armée sur Lille. Ce dimanche 27 juillet au matin, elle doit franchir la Marque au pont de Bouvines entre marais et forêt charbonnière. Soudain, elle fait volte-face et lance une attaque contre les troupes ennemies qui ne peuvent se déployer dans cet étroit goulet.

Peinture d'Horace Vernet en 1827
Tableau d'Horace Vernet en 1827, illustrant la bataille de Bouvines. 

L'affrontement va durer tout l'après-midi mais Philippe-Auguste ne s'est pas engagé à la légère. Le champ de bataille est parfaitement délimité et le pont de Bouvines est verrouillé. De quoi permettre une éventuelle retraite de l'armée française à travers les marécages. D'abord indécis, le sort de la bataille penche finalement en faveur de Philippe-Auguste. 

Sa victoire est totale : Othon s'enfuit et perd sa couronne. Dépossédé de la Normandie, de l'Anjou, de la Touraine, du Maine et de la Bretagne, Jean sans Terre cesse les hostilités contre la France. La dynastie capétienne sort renforcée de la bataille de Bouvines. Et Philippe-Auguste est accueilli à Paris par une liesse populaire qui, dit-on, a duré une semaine ! 

Des vitraux en guise de mémorial national

En 1889, une souscription nationale est lancée lors de l'exposition universelle de Paris pour la réalisation de vitraux dans l'église Saint-Pierre de Bouvines. Confiée au maître-verrier Emmanuel Champigneulle, cette fresque composée de 21 vitraux représente une superficie de près de 500 m2. Achevée en 1905, elle célèbre de façon spectaculaire la bataille qui s'est déroulée au lieu-dit de la Chapelle aux Arbres, à 100 mètres du fameux carrefour de l'Arbre, lieu mythique de la course Paris-Roubaix. 

Crédits photo : Philippe Houzé

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