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9 juin 2023

Les jardins collectifs d'Arleux, un espace vertueux sur tous les plans

Tout beaux, tout neufs, les jardins collectifs d’Arleux sont un modèle du genre. Construits sur une ancienne friche de 11 000 m2, une partie du terrain accueille déjà 11 parcelles cultivées en biodynamie. On est allé voir de plus près…

De l’ancienne friche, il ne reste plus grand-chose ! Quand on entre dans les nouveaux jardins partagés d’Arleux, on aperçoit tout de suite les jolies barrières de bois et les petits cabanons qui délimitent les parcelles.

Ici tout a été pensé avec les habitants, raconte Bruno Vandeville, le maire de la commune. La demande était forte. La friche au croisement du Chemin des Biselles et de la rue du Bias étant disponible, il nous a semblé important de faire aboutir ce projet.

Le Département a soutenu le projet, par le biais de son plan "Plantation et Renaturation" : Cette réalisation rejoint les 20 autres sites de jardins collectifs que le Département a soutenus et financés. De beaux projets s’inscrivant dans notre plan départemental Nord durable et de son engagement n° 3 visant à renforcer les actions concrètes en faveur de la biodiversité, précise Patrick Valois, vice-président en charge de la Ruralité et de l'Environnement.

La commune d'Arleux, engagée dans la transition écologique, a établi avec les jardiniers locataires un règlement que tout le monde adopte volontiers. Entre autres, les cultures se font sans pesticide, avec le moins d’eau possible. Pas de robinet sur place donc, mais cette contrainte oblige chacun à penser ses plantations autrement, notamment grâce à un récupérateur d’eau de 550 litres pour chacun. En complément, un cabanon de 6 m2 permet de stocker son matériel, et un composteur de 800 litres de gérer ses déchets verts.

  • 1/3 - Tout l'équipement a été prévu pour aider les jardiniers, il n'y a plus qu'à amener ses outils ! 
  • 2/3 - Les nichoirs sont sur tous les toits des cabanons
  • 3/3 - Un hôtel de luxe pour nos amis les insectes !

La faune n'est pas oubliée : des nichoirs ont été prévus sur les toits des cabanons, de tailles différentes pour y accueillir tous les oiseaux. Un hôtel à insectes également, et plus loin dans la pâture, deux ruches gérées par une association permettront de produire du miel qui sera offert aux jeunes mariés d'Arleux.

"Quel bonheur de passer le dimanche ici !"

Marie-Noëlle et Ghislaine nous accueillent sur leurs parcelles respectives. Elles nous font découvrir les jeunes pousses qui sortent de terre. Après avoir réceptionné les clés du jardin il y a deux mois, elles ont enfin pu préparer leur terrain et mettre en place leurs premiers semis : des tomates, des oignons et cucurbitacées, sans oublier les fleurs qu’elles aiment tant !

  • 1/2 - Ghislaine Foulon vient tous les jours cultiver son jardin
  • 2/2 - Marie-Noëlle Andria a pleinement investi son nouveau jardin

Pour elles, ce jardin est une bouffée d'oxygène. L'une a un petit jardin mais sans trop de plantations car tous les chats du quartiers y passent régulièrement explique-t-elle. La seconde vit en appartement, alors ce jardin, elle l'attendait avec impatience : Je viens ici tous les jours, en début de soirée, jardiner me détend. J'ai même acheté une petite table et une chaise pliante, comme ça je pourrai venir profiter du dimanche ici et prévoir de manger dans mon jardin, quel bonheur !. Leurs visages rayonnent.

Plus loin, Anthony et Gretel sont aux petits soins de leurs semis. Sur leur parcelle, ils misent à fond sur les légumes. Au menu : oignons, échalottes, petits pois, blettes, citrouilles, tomates, courgettes, piments, poivrons, radis, melons... Il y a bien quelques fleurs également, mais elles ont été plantées pour aider à la pollinisation ou lutter contre les indésirables.

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Anthony et Gretel Martin aiment jardiner en famille

Pour ce jeune couple passionné, ce jardin était une évidence : Je jardine depuis que je suis tout-petit explique Anthony, j'ai bénéficié des connaissances de mon grand-père et de mon père. Ici, nous cultivons tout en biodynamie, et nous utilisons toujours le calendrier lunaire. Nous paillons également beaucoup pour garder le sol au frais et éviter l'évaporation.

C'est quand même mieux de manger ce que l'on produit nous-mêmes, c'est meilleur, ça revient beaucoup moins cher, et en plus c'est bio ! 

Gretel Martin

Ensemble, ils trouvent un sens à ce travail : Nous avons deux garçons de 10 et 4 ans, depuis toujours ils mangent beaucoup de légumes et adorent ça. Et puis, tous les mercredis, ils viennent nous aider, ça les sort de la maison et ils apprennent plein de choses utiles, ajoute Gretel.

Un jardin vivant

L'avenir de ce jardin collectif s'annonce riche. Les colocataires ont déjà prévu d'échanger des conseils, des boutures, des graines... Côté Mairie, l'ambition est là aussi : Avec l'aide du Département, nous proposons un programme d'animations d'avril à septembre, explique Bruno Vandeville. Des ateliers sur le compost, l'apiculture, les insectes, ou le cycle du sol, entre autres.

Quelques chèvres ou moutons arriveront peut-être bientôt dans la pâture encore disponible, et un verger verra bientôt le jour. Le lieu se veut multigénérationnel, une poutre traverse le centre du jardin pour permettre aux enfants de s'amuser pendant que les parents jardinent. Et de l'autre côté du chemin, le skatepark attend les plus grands.

À 40 euros l'année la location, la liste d'attente pour obtenir une parcelle est déjà bien remplie, il est donc question d'ajouter des emplacements dans un avenir proche. En attendant, la terrasse en bois et la table de pique-nique sont là pour réunir tout le monde. Ghislaine interpelle d'ailleurs le maire : Ce serait sympa qu'on organise une fête tous ensemble une fois par an ! On pourrait prévoir un barbecue aussi ? Le maire sourit : Pourquoi pas, on va l'ajouter à la liste !. La cohésion fait son chemin...

Le jardin collectif d'Arleux en quelques chiffres

Sur les 11 000 m2 de terrain disponible, 4500 ont déjà été transformés en jardin collectif. Le montant de cette première opération s'est élevé à 187 000 euros, dont 60 000 euros ont été financés par le Département grâce au plan Plantation et renaturation. Douaisis agglo a également contribué avec une subvention de 63 500 euros. Une seconde enveloppe de 15 000 euros du Département, permet au jardin collectif de bénéficier d'animations d'accompagnement au jardinage.

Qu'est ce que le plan "Plantation et renaturation" du Département ?

Crédits photo : C. Arnould

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