Emploi | Flandre maritime, Métropole
29 novembre 2023

L'emploi transfrontalier : une opportunité pour les Nordistes allocataires du RSA

Avec 52 000 postes à pourvoir de l'autre côté de la frontière belge, de Mouscron à Dunkerque, l'emploi transfrontalier est une aubaine pour les Nordistes. À la Maison Nord Emploi de Roubaix-Tourcoing, Philippe Bauw a saisi le dossier à bras le corps pour accompagner les allocataires dans leurs démarches.

Les derniers chiffres sont éloquents : 52 000 postes sont aujourd’hui à pourvoir. Nous avons un boulevard pour accompagner nos allocataires vers l’emploi, se réjouit Philippe Bauw, coach emploi transfrontalier à la Maison Nord Emploi de Roubaix-Tourcoing. 

Le retour à l'emploi des allocataires du RSA est la priorité du Département. Il s'agit de préparer les allocataires avec un coaching intensif et personnalisé, et d'accompagner les entreprises qui ont des besoins dans leurs recrutements. Rien que cette année, 110 allocataires ont débuté une carrière de l'autre côté de la frontière. 

Doriane Bécue, vice-présidente du Département chargée du Retour à l'emploi et de l’insertion

Après les chiffres, une date importante. D’ici 2032, on prévoit un nombre massif de départs en retraite : Une autre bonne raison de se pencher sur cette opportunité !

Le coach nous apprend qu'une des particularités françaises fortement appréciée par les entreprises flamandes est la flexibilité horaire. Sans créer de généralités, il faut savoir que les Belges sont très à cheval sur les horaires. C’est valable le matin où il faut arriver avant l’heure, mais aussi le soir, explique Philippe Bauw. Plus souples, les Français sont ainsi ceux vers qui on se tourne lorsqu’il faut faire des heures supplémentaires. Encore une bonne raison de tenter l’aventure… 

La Belgique, si proche mais si différente de la France

Pour autant, travailler en Belgique c’est s’immerger dans une toute autre culture. Si quelques kilomètres séparent Tourcoing des premières entreprises, c’est un autre fonctionnement qu’il faut connaître. Informer les allocataires sur ces différences fait aussi partie des missions de Philippe Bauw.

Car travailler en Belgique requiert beaucoup de savoir-être : la ponctualité est primordiale, tout comme le respect des règles. Et par extension, savoir travailler en équipe et écouter les autres avec attention. 

Un enjeu : anticiper la modernisation des métiers

Lors de la semaine Réussir Sans Attendre, une dizaine d’agences d’interim flamandes ont fait le déplacement pour prendre des contacts et trouver leurs perles rares parmi des allocataires nordistes préparés et prêts à convaincre. 

Dans ces agences, AGO Jobs, qui recrute pour des entreprises de Tournai à Furnes ainsi qu’à Waregem et Roeselare. Et accessoirement, un partenaire de longue date du Département.

Ensemble, nous avons monté de très belles opérations. Les équipes du Département sont très réactives : elles repèrent, préparent et forment des candidats motivés, nous pouvons compter sur elles !

Sophie Renard, experte recrutement pour AGO Jobs

Au nombre des secteurs qui recrutent massivement : 

  • l'agro-alimentaire 
  • la logistique 
  • le transport 
  • le bâtiment 
  • le gros œuvre et les travaux publics

Si les entreprises flamandes sont friandes de compétences personnelles transférables, il faut parfois former les allocataires, notamment pour les nouveaux métiers. En tête, les opérateurs de production et les conducteurs de ligne. 

Peu à peu, les métiers se modernisent et nous devons accompagner nos allocataires du RSA. Un opérateur de production se forme en six semaines, tandis que sept mois sont nécessaires pour apprendre le métier de conducteur de ligne. Nous montons régulièrement des opérations de formation, financées par la Région, avec le Greta et l'Afpi, en fonction des besoins de nos partenaires recruteurs.

Philippe Bauw, coach emploi transfrontalier

À l'issue du job dating, nous avons interviewé Jamal, un Tourquennois de 35 ans en pleine reconversion professionnelle. Après 13 années passées en management dans la grande distribution, il souhaite saisir sa chance et poursuivre sa carrière outre-Quiévrain. 

Ce qui a motivé mon choix ? L'état d'esprit belge. Je souhaite rejoindre une entreprise qui valorise et fidélise ses collaborateurs, explique-t-il. Surpris de la rapidité du process, le Tourquennois repart avec une date de rendez-vous et la perspective d'une embauche prochaine dans l'industrie alimentaire. Nous ne manquerons pas de vous raconter la suite !

Des emplois qui s’adressent aussi aux porteurs d’un titre de séjour

Sur le secteur Roubaix-Tourcoing, près de 4 000 allocataires du RSA sont titulaires d’une carte de séjour. Majoritairement porteurs d’un savoir-faire et d’une expérience professionnelle, eux-aussi peuvent prétendre à décrocher un travail en Belgique. Une réunion est prévue le 5 décembre, afin de les orienter vers les bons interlocuteurs et leur permettre de retrouver le chemin de l’emploi.

Crédits photo : Département du Nord : Cédric Arnould

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