Il fallait qu'on fasse quelque chose, mais pas n'importe quoi, explique Julien Quennesson, maire de Somain depuis sept ans. En 2016, les écoles Sainte-Anne ont quitté leurs bâtiments vétustes du centre-ville et laissé 9 000m² vides juste derrière la mairie. Alors que des marchands de sommeil commençaient à s'y intéresser, l'élu y a vu une opportunité d'aller plus loin que la sauvegarde de ces locaux. Il a souhaité améliorer la vie de tous.

On n'a pas voulu se contenter de travailler le cadre de vie. On a eu une vision globale.

 L'habitat, les commerces, le patrimoine, le numérique, l'environnement, la culture. Tout a été posé sur la table de travail de la municipalité. Au-delà de la rénovation urbaine, nous nous sommes par exemple demandé comment attirer de nouveaux habitants et des professionnels de santé.  

Six années de préparation et de dialogue ont permis de ciseler ce projet appelé Somain Cœur de ville. Les premiers travaux commencent, en avril, par la rue Suzanne-Lanoy.

Une rue commerçante plus verte et attractive

C'est une rue étroite, riche de petites boutiques indépendantes. Avec sa boucherie, son salon de coiffure, d'optique et ses autres échoppes, elle va de la mairie à la gare.  La voiture y est aujourd'hui reine, concède Julien Quennesson. D'ici peu, elle laissera plus de place aux piétons et aux cyclistes.

La municipalité a acheté puis démoli une surface commerciale vétuste pour permettre de relier la rue au parking Anatole-France. 

L'artère commerçante sera également végétalisée et l'éclairage revu. Les nouveaux "mâts" lumineux proposeront à la fois vidéoprotection et enceinte sonore.  Du wifi sera disponible gratuitement partout dans cette rue.

Les travaux vont, pour ne pas gêner les commerces, avancer progressivement de la gare vers l'hôtel de ville. Ils devraient durer un an et demi, en tout.

Le Département du Nord, qui a fait de l'aide à l'aménagement des communes rurales comme urbaines l'une de ses priorités, apporte une subvention de 500 000 euros pour soutenir ce premier projet.

Une médiathèque, un espace d'insertion professionnelle...

Depuis trois ans, Somain a une bibliothèque municipale. Elle a, en effet, racheté les bâtiments et les livres qui appartenaient jusque-là aux comités d'entreprise de la SNCF, rue Jean-Jacques Rousseau. C'est une bibliothèque traditionnelle, souligne le maire. Nous avons besoin de la moderniser et la rapprocher du centre pour que tous les Somainois puissent en bénéficier.

C'est la deuxième étape du projet de transformation de Somain. Nous allons bâtir un programme culturel autour de la médiathèque et du théâtre municipal Gérard-Philippe. Nous voulons être une ville animée, où il se passe toujours quelque chose, où l'on aime venir et revenir. Cela apportera plus de clients aux commerces et créera un cercle vertueux.

Dans le quartier de Sessevale, la chapelle désacralisée Sainte-Barbe va devenir un espace d'insertion sociale et professionnelle. À l'intérieur, des chantiers d'insertion ; un accueil pour les acteurs de l'emploi, comme la mission locale ; un espace de coworking et une salle de réunion conçue pour être mise à disposition des entreprises. 

Des usines nous demandent régulièrement des locaux pour effectuer leurs recrutements. Cette salle, qui a vocation à rayonner dans toute la communauté de communes Cœur d'Ostrevent, est la solution.

Une réflexion est, par ailleurs, en cours pour le quartier excentré du Chauffour. Le local associatif y est vétuste. On a racheté le terrain pour en reconstruire un qui accueillera les associations du quartier. Le centre social municipal pourra y organiser des activités, comme la ludothèque. Nous voulons que les services publics réinvestissent le quartier.