Pour rappel, qu'est-ce que le Papillomavirus humain ?

Nathalie Baillian, responsable du SPS d'Haubourdin : Le Papillomavirus humain, autrement appelé Human Papillomavirus - HPV - en anglais, entre dans la catégorie des infections sexuellement transmissible. C'est un virus avec 200 génotypes différents, parmi lesquels 12 sont potentiellement cancérigènes.

80 % des personnes sexuellement actives sont contaminées par ce virus, majoritairement au début de leur vie sexuelle. La plupart du temps le virus est éliminé naturellement. Mais dans certains cas, il persistera de façon asymptomatique, provoquant une évolution progressive vers des lésions précancéreuses puis cancéreuses.

Chaque année, 6000 nouveaux cas de cancers, dont la moitié du col de l'utérus, sont dus au Papillomavirus humain. Mais il provoque aussi des cancers de la verge, du canal anal, voire oropharyngés.

Pourquoi une campagne de vaccination dans les collèges ?

Nathalie Baillian : Cette campagne répond à une commande du Président de la République qui a souhaité accentuer la lutte contre les cancers liés au Papillomavirus Humain.

En général à cet âge, les filles et les garçons n'ont pas encore de sexualité active. C'est donc le meilleur moment pour leur proposer la vaccination contre le HPV. Elle les protègera de manière optimale, puisqu'ils n'auront pas encore été exposés au virus.

Qui est concerné par cette campagne ?

Nathalie Baillian : Il y a quelques années, on ciblait surtout les filles du fait de la prédominance du cancer du col de l'utérus. Depuis, de nombreuses études scientifiques ont montré que les garçons étaient également porteurs du virus. Ils sont donc potentiellement transmetteurs, et peuvent aussi développer des cancers.

Le virus n'est pas lié au sexe de la personne qui le porte, la vaccination est donc proposée à tous les jeunes. Il est également recommandé de se faire vacciner même si la vie sexuelle a débuté.

Au collège, la vaccination est proposée gratuitement, sans avance de frais, à tous les élèves de 5^e, sur autorisation parentale.

Comment s'organise la campagne de vaccination au collège ?

Marie Bossaert, infirmière au SPS d'Haubourdin : Nous nous déplaçons dans les collèges. Cela permet de faciliter l'accès aux soins pour toutes les familles, ce qui est l'un des objectifs du Département.

La communauté éducative, dont les infirmières scolaires, nous aide dans l’organisation de la séance dans l'établissement scolaire. Elle gère aussi le lien avec les familles, la prise en charge des élèves et la surveillance post-vaccinale. Des temps d'information et de sensibilisation avec les élèves, voire les parents, sont organisés en amont de notre passage.

Pour chaque séance, un médecin, une infirmière, et un administratif du SPS sont présents dans le collège pour une demi-journée. Nous avons administré la première dose du vaccin Gardasil 9® entre octobre et décembre 2023. La seconde, pour le rappel, sera administrée d'avril à juin 2024.

Les familles doivent impérativement penser à fournir le carnet de santé de l'enfant, sans quoi la vaccination n'est pas autorisée.

Les collégiens qui le souhaitent peuvent-ils encore bénéficier de la 1ère injection ?

Marie Bossaert : Oui bien sûr ! Entre 11 et 14 ans, seules deux injections sont nécessaires. Les élèves de 5^e n’ayant pas commencé un schéma vaccinal peuvent tout à fait profiter de notre passage entre avril et juin pour faire la première dose, encore une fois sous réserve d’une autorisation parentale et la présentation du carnet de santé/vaccination.

La deuxième dose pourra être réalisée par la suite, 5 à 13 mois après, avec un professionnel de santé habilité à vacciner : infirmier, médecin, pharmacien, sage-femme ou centre de vaccination, y compris les Services Prévention Santé.

Il faut préciser que les élèves de 4^e et 3^e ne font pas partie de la campagne dans les collèges, mais ils peuvent être vaccinés par un professionnel de santé habilité. Entre 15 et 19 ans, la vaccination sera également prise en charge par la Sécurité Sociale, mais il faudra compter trois doses au lieu de deux.