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22 mars 2024

Il était une fois… les thermes de Saint-Amand-les-Eaux

À Saint-Amand-les-Eaux se trouve l’unique cité thermale au nord de Paris. Plongez avec nous dans cette histoire qui ne date pas d'hier…

Un peu d’histoire…

On chuchote qu’en 50 avant Jésus Christ, l’eau de Saint-Amand-les-Eaux était déjà reconnue par les Romains pour ses bienfaits thérapeutiques, notamment sur les blessés des armées en garnison. Mais les thermes qu’ils avaient bâtis sur le site ont été négligés puis abandonnés au Moyen Âge. 

Les historiens évoquent ensuite la date de 1648 : juste après la bataille de Lens, Léopold-Guillaume de Habsbourg, alors gouverneur des Pays-Bas, est amené à Saint-Amand par son médecin pour traiter une colique néphrétique. Il en serait parti complètement guéri.

En 1689, Jean Racine vante les mérites des eaux thermales nordistes : J'espère que nous pourrons nous trouver, lui et moi, à Saint-Amand le printemps prochain ; car on a en tête que ces eaux-là me sont très bonnes aussi bien qu'à Monsieur de Cavoie.

Quelques années plus tard, plus précisément en 1697 et sur ordre du Roi, le maréchal de Boufflers lance les travaux visant à capter les eaux. Ce sont les premiers thermes construits par Vauban. À cette occasion, nombre de vestiges romains sont découverts. 

En 1835, les thermes sont cédés par l’État au Département qui entreprend des travaux, dont la construction d’une rotonde vitrée abritant les boues. Celle-ci subsistera jusque 1940. Les curistes affluent.

  • 1/5 - La rotonde
  • 2/5 - La salle des douches
  • 3/5
  • 4/5
  • 5/5 - Plan général des établissements thermaux (1821)

Les fastes de la Belle Époque sombrent avec la Première Guerre mondiale. L’état du site après-guerre impose d’importants travaux. La Seconde Guerre mondiale apportera son lot de nouvelles destructions. Le site ne rouvrira qu’en 1956.

En 1997, la gestion est confiée à la Chaîne thermale du Soleil qui en devient propriétaire en 2012. 

Première mise en bouteille

Provenant d’une source dite "Artésienne", ce qui signifie de l’eau naturellement, l’eau de Saint-Amand est captée à plus de 90 mètres de profondeur où elle se charge d’éléments minéraux.

La première mise en bouteille date de 1927. L'année 1971 marque un nouveau départ avec un conditionnement en PVC.  Aujourd'hui, les bouteilles usagées sont collectées, recyclées à Lesquin et réutilisées pour la fabrication de nouvelles bouteilles. 

Les thermes aujourd’hui

Les terrains de l’Amandinois sont traversés par une infinité de sources venues des profondeurs. Les deux sources thermales, "Vauban" et "Nouvel Évêque d’Arras", sont de type sulfatées, calciques, magnésiennes et fluorées, et jaillissent à une température équivalente de 26°C. 

Leur richesse en minéraux leur confère une utilité pour le traitement des pathologies articulaires et des voies respiratoires. L’eau thermale est d’abord réchauffée à 36°C avant d’être distribuée dans les soins.

40 agents de soins thermaux, 2 infirmières et 4 éducateurs sportifs dispensent ces soins aux quelque 10 000 curistes annuels.

Le saviez-vous ? 

D’illustres personnages historiques ont bénéficié des vertus de l'eau amandinoise. C’est notamment le cas des altesses impériales Louis Bonaparte, venu soigner la paralysie d'un bras, de son épouse Hortense de Beauharnais et de leur fils Napoléon. Pendant leur séjour en 1805, ils ont multiplié les actes de bienfaisance.

Crédits photo : Collection François Huin

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