Êtes-vous régulièrement confronté à des cas de harcèlement scolaire ?

Aurélien Cabre : Malheureusement, oui ! Ça commence généralement par des petites moqueries, puis ça s’amplifie, mais ce qu’on a remarqué, c’est que ça arrive ensuite au sein des foyers par les réseaux sociaux. Et même parfois au sein des quartiers : certains harceleurs savent où leur victime habite, et ça peut aller encore plus loin.

Comment intervenez-vous dans ce type de cas ?

A. C. : D’abord, il faut que l’on soit mis au courant. Ensuite, on essaie de créer un climat de confiance avec les jeunes qu’on accompagne, harcelés comme harceleurs, pour atténuer les tensions. Une fois la relation établie, certains nous parlent spontanément lors de nos permanences au collège. On peut être alerté par les surveillants, les conseillers d’éducation, les profs ou la direction. Ces situations, on peut aussi les repérer lors des récréations et des intercours. Il faut toujours faire très attention lors de nos interventions, afin de ne pas créer de problème supplémentaire.

Quels bons réflexes doivent adopter les élèves touchés par ce fléau ?

A. C. : La meilleure des choses, c’est d’en parler au collège et en famille ! Au sein de l’établissement, beaucoup d’acteurs sociaux peuvent intervenir. Il ne faut surtout pas que l’élève reste isolé, il doit se faire entendre dès les premiers signes. Face à quelqu’un qui ne se laisse pas faire, ou en parle directement, le phénomène a tendance à cesser plus vite."