Emploi | Métropole
28 décembre 2022
Du sport pour se surpasser... et retrouver le chemin de l'emploi
Développer des actions autour du sport et du e-sport pour lever les freins à l’emploi, tel est le credo de Play for work. Et ça fonctionne ! Reportage dans les locaux tourquennois de l’association, implantée à la Maison des Initiatives pour l'Accès à l’Emploi.
Depuis septembre, Jimmy Leclercq et Hatim Chahlafi, les deux animateurs de l’association Play for work ont déjà accueilli une cinquantaine d’allocataires du RSA orientés par leur coach du Département. Leur mission : lever les derniers freins à l’emploi par le biais du sport et du e-sport.
Les personnes que nous accueillons présentent souvent la même problématique : elles n’ont plus confiance en elles et sont très renfermées. Nous avons choisi de casser les codes de l’accompagnement : nos activités sont un prétexte pour partir à la découverte de soi et en livrer le meilleur.
Des activités révélatrices de potentiels
Casque sur les oreilles, manette à la main, Amar Arar est particulièrement concentré. Au programme de la séance du jour, un jeu d’action stratégique. Avec cette activité, les participants se confrontent à un problème et doivent trouver une solution en équipe. Un prétexte idéal pour travailler la gestion du stress et de ses émotions, mais aussi la communication
, indique Hatim Chahlafi, animateur e-sport.
C’est ma coach de la Maison Nord Emploi de Roubaix-Tourcoing qui m’a proposé cette action
, confie Amar. Car au début de son coaching vers l'emploi, en septembre, l’allocataire avait totalement perdu confiance en lui et rencontrait de grosses difficultés pour communiquer.
J’étais très renfermé. Mais grâce aux séances de sport et aux sessions de gaming, j’ai peu à peu ré-appris à échanger. Quand je sors d’ici je me sens bien, je ne rumine plus. Je commence à être un homme nouveau, j’évolue, je m’ouvre. Et je reprends doucement le chemin vers l’emploi en travaillant à l'association roubaisienne d’insertion, pour laquelle je reconditionne et vends des jouets dans une boutique.
« Les bénéfices se ressentent sur le pro mais aussi le perso »
Place à la séance de sport. Sourire aux lèvres, Océane Bouve ne boude pas son plaisir. La jeune maman de 23 ans, elle aussi coachée à la Maison Nord Emploi de Roubaix-Tourcoing, a pour projet de rentrer en école de Police. Mais j’avais de grosses difficultés à l’oral, j’étais repliée sur moi à l'extrême
, se souvient-elle.
Ici c’est un souffle nouveau. Je n’arrivais plus à postuler nulle part et depuis, j’ose ! J’ai eu un contrat en hôtellerie et je vais retenter une candidature à l’école de Police en décembre.
C’est l’effet de groupe : très vite ils communiquent et s’entraident. Ils s’ouvrent et surpassent leur timidité
, assure Jimmy Leclercq. Mon entourage me dit que j’ai changé, les effets se ressentent sur le pro mais aussi sur le perso. Je suis plus sereine
, sourit Océane, avant de reprendre l’entrainement.
Des partenaires pour aller toujours plus loin dans l’accompagnement des allocataires
Play for work fait partie des partenaires du Département. En proposant des actions appelées «booster», ces associations, fondations, structures de l’économie sociale et solidaire proposent des coups de pouce aux allocataires : image de soi, confiance, découverte des métiers ou mobilité sont autant d’exemples. 21 millions d’euros seront dédiés chaque année au financement de ces actions pour la période 2022 - 2025, ce qui permettra d'accompagner 50 000 Nordistes chaque année.
Crédits photo : Ph. Houzé