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14 mars 2025
"Dans les forêts du Nord, on favorise la diversité !"
Comment vont les bois et les forêts nordistes ? Sont-ils plus ou moins étendus qu’avant ? Et comment le Département s’en occupe-t-il ? Jérémy Géneau, coordonnateur technique de la politique forestière du Département, a répondu à nos questions.
Comment se portent les bois et forêts du Nord ?
Jérémy Geneau : Les bois et forêts des Espaces Naturels du Nord gérés par le Département sont globalement en bonne santé. Notre sol a l'avantage de pouvoir accueillir une variété d'espèces sur une certaine densité. Nos feuillus européens (chênes, érables, hêtres, merisiers,...) sont très résistants. Et la flore et la faune associées à leur développement sont de plus en plus diversifiées.
Ce phénomène devrait encore s'accroitre avec le mode de gestion que le Département a validé pour ces vingt prochaines années. En optant pour une gestion « irrégulière » de nos bois et forêts, on favorise la cohabitation d’arbres d’âge, d’essence et de taille variés sur une même parcelle. Et naturellement, les végétaux et animaux qui s’y installent sont variés aussi.

En quoi consiste votre travail ?
J. G. : Il s’agit de réaliser un état des lieux des boisements du Nord, en priorité au sein des Espaces naturels gérés par le Département, afin de proposer un diagnostic pour la gestion de nos bois et forêts.
Aujourd'hui, notre capital bois peut être valorisé sans porter atteinte à l'avenir de notre boisement. Nos surfaces augmentent sensiblement : l'aménagement forestier sur les différents sites gérés par le Département représente aujourd'hui 824,70 hectares.
Quand décidez-vous de couper un arbre ?
J. G. : Avec mon collègue Adrien Destrehem, nous opérons des coupes pour réaliser des travaux sylvicoles ou de mise en sécurité... Elles sont utiles pour convertir le boisement. Nous avons un coup de marteau raisonné ! Nous ne coupons pas par hectares entiers, nous prélevons l'accroissement de la forêt. Nous analysons le rôle de chaque arbre avant d’intervenir et nos coupes sont très clairsemées.
Que devient le bois que vous coupez ?
J. G. : Soit il est traité par des exploitants de la filière, soit il est valorisé par le Département avec notamment la scierie mobile. Un engin qui se déplace sur les lieux de stockage du bois pour réaliser des débits sur-mesure des troncs et limiter ainsi les déplacements du bois, tout cela à prix très attractif. C'est une nouvelle économie circulaire qui permet de valoriser le bois de nos forêts en mobilier pour nos espaces naturels (bancs, poteaux, observatoires...).
Quel avenir se dessine pour la filière bois ?
J. G. : Nous allons stimuler la filière bois tout en valorisant un maximum notre bois pour rester dans une économie circulaire qui nous évitera d'acheter pour combler nos besoins et de participer au stockage du carbone. Nous pouvons envisager d'être demain un des acteurs de cette filière pour que ce bois puisse être utilisé également dans des chaufferies collectives. On peut également imaginer conventionner avec des établissements scolaires formant au travail du bois pour participer à ce projet.
Pourquoi et comment planter des arbres ?
J. G. : C'est un gros challenge depuis plusieurs années pour préserver la biodiversité. Nous privilégions les mélanges d'essence locales, car face au réchauffement climatique, si une espèce disparaît, celles qui restent pourront permettre aux forêts de subsister. Nos arbres constituent des poumons verts mais aussi des ombrages utiles en ville, dans les cours des collèges ou encore aux abords des voiries.
Crédits photo : Philippe Houzé