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7 avril 2023

Ces éditions qui ont fait la légende de Paris-Roubaix

La 121e édition de l'enfer du Nord aura lieu ce week-end, les 6 et 7 avril. L'occasion de revenir sur quelques-unes des pages les plus marquantes de cette course mythique. En voici un florilège !

La première édition de Paris-Roubaix date du 19 avril 1896. 50 courageux se présentent sur la ligne de départ, prêts à affronter l'enfer du Nord sur plus de 280 km. La course est remportée en solitaire sur des routes chaotiques par un Allemand, Josef Fischer, après 9 heures de souffrances débutées dès 5 h 30 du matin. Derrière le vainqueur arrivent le Danois Charles Meyer, puis Maurice Garin, lequel n'est pas encore naturalisé Français et court donc pour son pays de naissance, l'Italie.

Course-poursuite avec les gendarmes !

La légende de Paris-Roubaix est née. Une légende parsemée de nombreuses anecdotes, que l'on ne peut toutes narrer ici.

Certaines d'entres, particulièrement cocasses, méritent cependant que l'on s'y attarde un peu. Comme cette édition de 1907, où l'arrivée de la course a donné lieu à une course-poursuite avec les gendarmes ! Cette année là, le gouvernement décide qu'une plaque d'immatriculation doit être installée sur les vélos. Alors que le Français Georges Passerieu se présente près du vélodrome de Roubaix avec trois minutes d'avance sur ses poursuivants, il est arrêté par un gendarme, car son vélo n'a pas de plaque ! Le coureur réussit néanmoins à échapper à la maréchaussée pour gagner la course avec une minute d'avance.

Un Roubaisien deux fois vainqueur

Né à Wattrelos en 1886, Charles Crupelandt remporte son premier Paris-Roubaix en 1912. Il le remportera une seconde fois en 1914, après avoir fini 3e en 1913. C'est à ce jour le seul Roubaisien a avoir remporté l'épreuve. Surnommé "le taureau du Nord", il est mort en 1955 dans une grande pauvreté à Roubaix. Le dernier secteur pavé long de 300 mètres, situé juste avant l'entrée du vélodrome, porte son nom depuis 1996.

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Charles Crupelandt, vainqueur en 1912 et 1914.

Une trentaine d'années plus tard, en 1949, ce n'est pas un... mais deux vainqueurs qui remportent la reine des classiques cyclistes. Le Français André Mahé est au coude-à-coude avec l'Italien Serse Coppi, juste avant l'arrivée. Et là, c'est le drame. Mahé est mal aiguillé et doit faire demi-tour. Il s'impose quand même au sprint, mais Coppi porte réclamation, appuyé par son frère Fausto. Finalement, les deux seront classés ex-aequo. Un fait unique dans l'histoire de Paris-Roubaix !

Arenberg, passage obligé depuis 1968

Officiellement nommée "Drève des Boules d'Hérin", la Trouée d'Arenberg est longue de 2,4 km de pavés. Elle figure pour la première fois sur le parcours de Paris-Roubaix en 1968, suite à une proposition de l'ancien coureur Jean Stablinski qui avait travaillé comme mineur dans le secteur de la forêt de Raismes. À l'entrée de ce secteur pavé, une stèle porte désormais son nom.

Pour la petite histoire, cette année-là, le grand Eddy Merckx remporta son premier Paris-Roubaix. Et sur 200 coureurs engagés, seuls 40 finirent l'épreuve. 

Maillot de champion du monde sur le dos, Bernard Hinault gagne son seul Paris-Roubaix en 1981, après avoir été renversé par un chien et avoir crevé deux fois ! Et pourtant, il détestait cette course qu'il trouvait totalement inhumaine. Il lâche à l'arrivée : Paris-Roubaix est une connerie !

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Bernard Hinault franchit la ligne d'arrivée au vélodrome après bien des soucis en 1981 ! 

2021, édition dantesque

Et n'oublions pas non plus l'édition 2021, qui s'est déroulée en octobre à la suite de la crise sanitaire. Elle a eu lieu dans des conditions météorologiques épouvantables, il faut bien l'avouer. Une épreuve remportée par l'italien Sonny Colbrelli, un souffle devant le belge Florian Vermeersch et le néerlandais Mathieu Van der Poel. 

À l'arrivée, et même durant toute la course, tous les coureurs se sont transformés en statues de boue !

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Crédits photo : Archives départementales du Nord; ASO / Pauline Ballet

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