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14 mars 2022
Il y a 126 ans, le premier Paris-Roubaix de l'histoire
Le dimanche 17 avril, c'est le retour de l'enfer du Nord. Si le public l'attend avec impatience, peu de monde connait cependant la genèse de cette course mythique ! Voyage dans le temps, en 1896, aux origines du premier Paris-Roubaix...
Une histoire pittoresque
Que penseriez-vous d'une course d'entraînement précédant Bordeaux-Paris de 4 semaines ? Paris-Roubaix présente un parcours de 280 km, ce serait donc un jeu d'enfant pour les futurs participants
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Ainsi écrivaient Théodore Vienne et Maurice Pérez, industriels roubaisiens, alors en pleine fortune, à Paul Rousseau, directeur du quotidien Le Vélo, en 1896.
À l'origine de la création du vélodrome de Roubaix, un an plus tôt, les deux compères ont l'idée de prendre le sillage de Bordeaux-Paris, l'épreuve la plus courue de l'époque, pour promouvoir le vélodrome.
Paul Rousseau est séduit par cette initiative et, le dimanche 19 avril 1896, 51 coureurs se présentent sur la ligne de départ, face au café Gillet, près du bois de Boulogne à Paris.
Maurice Garin, Ch'ti d'adoption
Il y a parmi les coureurs, quelques cadors, comme Maurice Garin, dit "le petit ramoneur", Italien de naissance, Nordiste d'adoption et vendeur de cycles à Roubaix, Charles Meyer, le Gallois Linton ou l'Allemand Josef Fischer, qui font tous partie des favoris.
Pull de laine, pantalon court, chaussettes remontées jusqu'aux genoux, casquette, les coureurs de ce premier Paris-Roubaix arborent un look de baroudeur.
Le règlement de la course, dotée de 1 000 francs pour le vainqueur, stipule que le temps maximal est de 30 heures. 6 tours de piste sont prévus à l'arrivée sur le vélodrome de Roubaix, chaque coureur ayant interdiction d'abandonner sa machine en marche sous peine de disqualification.
En clair : impossible de changer de vélo, pas comme aujourd'hui !
Les pavés, déjà...
À 5 h 30 du matin, les coureurs s'élancent derrière leurs entraîneurs en tandem, sous un ciel clément. Très vite, Linton creuse l'écart et se présente seul au premier contrôle à Beauvais, mais il se fait rejoindre par Fischer, lequel va bénéficier d'un coup de chance. Un chien traverse la route et fait chuter Linton. Cet événement permet à l'Allemand de filer en solitaire vers Roubaix, en se jouant des routes cabossées de pavés.
La traversée de l'agglomération lilloise se fait au travers d'une foule compacte. Derrière, Maurice Garin fait le forcing pour conserver sa seconde place, mais une chute entre Ascq et Forest-sur-Marque ruine ses espoirs.
Vers 14 h 45, Fischer se présente seul dans le vélodrome. Clameurs et bravos sortent de milliers de poitrines. Charles Meyer arrive une demi-heure plus tard, suivi de Maurice Garin.
La légende de Paris-Roubaix est née.
Crédits photo : Bibliothèque numérique ville de Roubaix