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15 juin 2020

Charles de Gaulle, l’homme du 18 juin

À l’occasion de la célébration du 80e anniversaire de l’Appel du 18 juin, et en cette année mémorielle célébrant également les anniversaires de sa naissance en 1890 et de sa disparition en 1970, retour sur la grande histoire de ce moment symbolique.

Je ne doutais pas que la France dût traverser des épreuves gigantesques que l’intérêt de la vie consistait à lui rendre, un jour, quelque service signalé et que j’en aurais l’occasion, écrit Charles de Gaulle dans ses Mémoires de guerre. Apôtre de la force mécanique dans les années 1930, Charles de Gaulle, alors colonel, se voit confier le 11 mai 1940 le commandement de la IVe Division Cuirassée de Réserve, avec mission de réaliser l’impossible, à savoir contrer la percée des blindés allemands, en disposant de moyens disparates rassemblés dans l’urgence.

Les combats pour Montcornet, tout comme ceux d'Abbeville montrent que les troupes françaises ne peuvent que freiner la progression des forces blindées allemandes. 

Ces succès militaires relatifs lui apportent une promotion au grade de général et sa nomination au gouvernement. C’est ainsi que le 5 juin 1940, à l’âge de 49 ans, il entre au Gouvernement présidé par Paul Reynaud, au poste de sous-secrétaire d’État à la Défense nationale et à la Guerre.

Vers une union franco-britannique

La situation en France est critique. En guerre contre l’Allemagne nazie depuis septembre 1939, l’armée française ne parvient plus à faire face, depuis le 10 mai 1940, à l’offensive éclair des chars ennemis. Des millions de civils fuient face à la débâcle militaire et l’avancée des troupes allemandes. De Gaulle est envoyé le 16 juin en mission à Londres pour demander à Winston Churchill des renforts maritimes et aériens, et s’assurer ainsi du soutien de la marine anglaise en vue d’un transfert du gouvernement français et de forces militaires en Afrique du Nord. 

Le Royaume-Uni risquant de se retrouver seul face à l’Allemagne nazie et à son alliée du 10 juin, l’Italie fasciste, le principe d’une union franco-britannique est alors accepté.

À son retour dans l’Hexagone, l’armée française s’effondre en métropole. Il apprend la démission de Paul Reynaud. Ce dernier est remplacé par le maréchal Pétain, le "vainqueur de Verdun", très populaire auprès des Français, qui s’apprête à négocier les conditions d’un armistice avec l’Allemagne. 

Refusant la défaite, de Gaulle retourne à Londres dès le 17 juin, et se mue en chef politique allié du Royaume-Uni. Churchill promet alors aux Français la fraternité du peuple britannique quoi qu’il puisse arriver. C’est d’ailleurs grâce à son appui que le général est autorisé à intervenir sur les ondes de la radio britannique, la BBC. 

L'acte fondateur de la France Libre 

Le 18 juin au soir, il s’adresse à la population française et lance un appel à poursuivre le combat, aujourd’hui considéré comme l’acte fondateur de la France Libre, et l’une des plus fortes expressions de l’histoire de la radio.

Ce premier appel bénéficie d’une faible audience en métropole et peu de journaux retranscrivent les paroles d’un général dont le visage reste inconnu du public.

Le général de Gaulle réitère son appel à plusieurs reprises en juin 1940 et constitue, avec le soutien des Britanniques, une organisation de résistance extérieure, la France Libre. 

Dès l’été 1940, des milliers de volontaires rejoignent les rangs des Forces Françaises Libres, qui poursuivent le combat contre le nazisme aux côtés des Alliés.

A tous les Français. La France a perdu un bataille ! Mais la France n'a pas perdu pas la guerre ! 

Le symbole du refus de la défaite

L’enregistrement du discours n’ayant pas été conservé par la BBC, il ne reste aujourd’hui que peu de traces de ce moment historique, hormis le manuscrit dont certains passages diffèrent de la version prononcée par le Général et retranscrite dans la presse française. L’archive sonore que l’on peut écouter vient de l’une des rediffusions qui ont suivi l’appel initial, dont on célèbre en ce mois de juin le 80ème anniversaire. 

L’événement, célébré chaque année depuis 1941, est devenu un symbole du refus de la défaite et des conséquences dramatiques de l’armistice.

Un héros prédestiné

Il semblerait que dès son plus jeune âge, le futur Général était prédestiné à devenir un héros national en tenant toujours le rôle glorieux lors d'épiques combats de soldats de plomb. Colette Bosquillon de Jenlis, la petite cousine de Charles de Gaulle, se souvient également des mots de son père : Toute mon enfance, j'ai entendu mon père dire : L'oncle Charles sauvera la France. 

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Crédits photo : Charles de Gaulle assis devant une carte de France : Tallandier / Bridgeman Images - Affiche de l'Appel du 18 juin : Photo Josse / Bridgeman Images

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