Sport | Métropole
14 mars 2024
Carima Louami : "porter la flamme, c'est pour moi boucler la boucle !"
Cette sprinteuse chevronnée a retiré les pointes en 2013 et se souvient encore de ses JO à Pékin en 2008. Grâce au Département, elle portera la flamme olympique en juillet prochain. Une formidable nouvelle pour la tourquennoise qui referme le chapitre de sa vie d’athlète de haut niveau.
Quelle a été votre réaction ?
Carima Louami : Quand j’ai appris que mon nom était sur la "short list" des porteurs de flamme, cela a été une surprise et puis une grande fierté. C’est un honneur de renouer de près ou de loin avec les JO. Même si ma carrière de sportive est terminée, c’est le petit truc qui manquait. Après cet évènement, la boucle sera bouclée ! J’espère porter la flamme à Tourcoing, j’y ai fait toute ma carrière. J’aimerais aussi la porter de la main gauche car je suis gauchère et je me demande si le protocole autorisera à faire des coucous aux personnes que l’on connaît !
Pourquoi le sprint et pourquoi le club de Tourcoing ?
C.L. : Le sprint et Tourcoing étaient une évidence. Quand j’étais petite et qu’on courait avec les copains dans le quartier, je terminais tout le temps première ! Avoir des facilités ne suffit pas, ensuite il faut travailler. Et comme je suis née à Tourcoing, l’Union sportive est naturellement devenue mon club. Bonne ambiance, très bons entraîneurs, il est rapidement devenu mon club de cœur et j’y ai fait toute ma carrière de mes 11 ans à mes 34 ans.
Quel est votre meilleur souvenir d'athlète ?
C.L. : Participer à plusieurs championnats du monde restent de super souvenirs. Mais dans les performances qui restent gravées, je repense à mon propre record sur 100 mètres aux championnats de France d’Albi. Un chrono de 11,31 secondes m’a permis d’être sélectionnée aux Jeux Olympiques de Pékin. Et quatre ans après, je l'ai battu à nouveau avec 11,21 secondes. Une performance réalisée le lendemain des sélections pour les JO. de Londres où je n'avais pas été retenue... Le chrono a parlé pour moi !
Et vos souvenirs des J.O. ?
C.L. : C’est surtout après les J.O. qu’on se rend compte de la chance que l’on a d’y avoir participé… Sur place, j’étais tellement focus sur ma course… Un des souvenirs marquant reste la rencontre avec Usain Bolt, sur le stade. Je n’ai pas osé lui parler pour ne pas le perturber dans sa concentration mais j’ai pu assister à sa victoire sur 100 mètres qui était magnifique. Et puis, je retiens le silence dans le stade avant les coups de départ des sprints, les cris des spectateurs, la musique, la fête… C’est le summum pour un athlète de participer aux JO., ça reste un souvenir mémorable.
Avez-vous gardé un pied dans le sport ?
C.L. : Un petit peu avec mon métier ! Je suis responsable des sports à la mairie de Marquette-lez-Lille, je suis les évènements sportifs, les associations… Mais je ne fais plus de compétitions d’athlétisme, juste quelques footings de temps en temps, et puis je me suis mise à la boxe ! Avec une petite fille à la maison, ce n’est plus le même rythme.
L'adrénaline des compétitions ne vous manque pas ?
C.L. : Participer à des championnats du monde, aux Jeux Olympiques, représente un gros investissement personnel, un choix de vie mais je ne regrette rien du tout. Si c’était à refaire, je re-signerai les yeux fermés ! Et avec les mêmes entraîneurs car ils m’ont emmenée là où moi-même je ne pensais pas aller… C’était incroyable. Battre des records, faire toujours mieux, gagner, j’ai toujours aimé ça. Après la compétition, la vie reprend son cours. Je reste compétitive dans la vie, je n’aime pas perdre ! On ne vit pas les mêmes émotions qu’en compétition c’est certain mais j’ai eu la chance d’avoir une fille, et ça, c’est du sport et de l’adrénaline aussi !
Crédits photo : Dominique Lampla