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15 septembre 2024
Angélique Canick, socio-esthéticienne, prodigue ses soins aux femmes fragilisées par le cancer
Depuis 2018, Angélique Canick pratique le métier de socio-esthéticienne dans la métropole lilloise. Par ses soins et conseils, elle redonne confiance aux patientes qui viennent à sa rencontre. Elle nous a reçus pour nous parler de son engagement.
Le métier d’esthéticienne peut se pratiquer de différentes
manières. Angélique Canick en témoigne aisément : J’ai travaillé comme esthéticienne en
parfumerie pendant 15 ans, mais j’ai toujours eu la volonté d’accompagner les
personnes fragilisées. Déjà à l’époque, j’étais bénévole dans l’association
Belle & Bien qui accompagne les femmes atteintes de cancer.
La passion au cœur du métier
Sensibilisée très tôt par des membres de sa famille et des
clientes atteintes de cette maladie, elle décide de se former à la socio-esthétique en 2018 : Ma
formation a duré près d’un an. J’ai appris à utiliser mes savoir-faire pour
accompagner les personnes fragilisées par la maladie, le grand-âge ou la
précarité. J'ai aussi étudié les aspects psychologique et médical des
soins. Désormais j’essaye de redonner envie aux femmes souffrantes
de prendre soin d’elles, de retrouver leur part de féminité et l’estime
d’elles-mêmes
, raconte-t-elle.
La professionnelle intervient depuis cinq ans dans quatre Espaces Ressources Cancers (ERC) de la métropole lilloise, mais aussi en psychiatrie à l’hôpital, et auprès des séniors, en lien avec les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS).
C’est un métier de passion, on est au croisement des équipes médicales et des patients. Par notre accompagnement varié, nous apportons du réconfort
Dans les Espaces Ressources Cancers (ERC), psychologues,
sophrologues, diététiciens, animateurs sportif, art-thérapeutes et socio-esthéticiennes offrent toute une gamme de soins gratuits aux patients. À l’hôpital, les équipes médicales sont bien
entendu très présentes, mais elles n’ont pas toujours le temps de travailler
sur le bien-être du patient. C’est là que nous
intervenons, l’activité physique et le mental sont très importants dans la
prévention et la guérison du cancer, nous sommes donc complémentaires
,
explique Angélique Canick.
Prendre soin de son corps et de son esprit
En rendez-vous individuel, la socio-esthéticienne entame
toujours ses rencontres par un temps de discussion : C’est important, cela permet de poser des
mots sur la maladie, d’en connaître les conséquences physiques et émotionnelles.
À partir de là, on peut définir les meilleurs soins pour chacun.
Au cours de la séance, les patientes apprennent des gestes à reproduire
chez elles : Pendant et après
la chimiothérapie, la radiothérapie ou encore l’hormonothérapie, l’apparence
est affectée. Les cheveux et les cils peuvent tomber, la peau se dessécher, les
ongles sont cassants… Il peut y avoir une prise de poids, des pertes de sensation,
c’est variable mais à chaque fois, il est important de soigner son corps et de travailler l’estime de
soi
, détaille Angélique
Canick.
Elle apporte donc des conseils pour traiter la peau ou les ongles fragilisés, ou encore des astuces pour se
maquiller autrement. Des gammes adaptées, avec des produits plus doux, sont systématiquement
utilisées : Les femmes atteintes
de cancer sont particulièrement attentives aux produits qu’elles utilisent. Je propose
même parfois une simple huile d’amande douce, qui peut très bien convenir.
En rendez-vous collectif, les participants sont invités à échanger sur leurs problématiques communes, la féminité,
l’apparence… C’est aussi un temps pour sortir de l’isolement, pour se
soutenir et pour travailler la confiance en soi : À la fin du mois,
j’emmène un groupe de patientes en post-traitement au hammam, ce
sera un temps réconfortant pour elles
, précise la professionnelle.
Des projets plein la tête !
Angélique Canick ne manque pas de projets ! Elle co-organise soirées, sorties, défilés et expositions.
Et pour étoffer ses
ateliers, elle continue de se former : à la réflexologie plantaire et
palmaire, à l’utilisation des huiles essentielles en milieu hospitalier, au
conseil en image… le but étant d’apporter toujours plus de réponses face aux
douleurs et effets secondaires des traitements. La socio-esthétique, en
contribuant à une amélioration de l’état général, permet aux patientes de se
reprendre en main. Finalement, tous nos ateliers servent un peu de tremplin
entre l’hospitalisation et le retour à la vie active !
sourit
l'esthéticienne engagée.
Crédits photo : P. Houzé