1 mars 2023
À Roubaix, du textile local en circuit ultra-court
Dans l'ancienne capitale textile, Les 3 tricoteurs remettent du sens dans nos vêtements. Ils produisent à la demande, sans intermédiaire entre la bobine de fil et le client. Une manière de participer à la réindustrialisation du Nord en prenant soin de la planète.
Qui sait dire dans quelles conditions ont été fabriqués ses vêtements ? Sûrement pas grand monde. Mais Victor, Sacha et Alex, assurément. Ces trois jeunes-là se sont rencontrés à l’ENSAIT de Roubaix (École Nationale supérieure des Arts et Industries Textiles) et se destinaient à faire carrière dans l’industrie de la mode.
À cette période, j'ai vu des images de l'effondrement d'une usine textile au Bangladesh. J’ai commencé à me poser des questions
, se souvient Sacha. Alors travailler dans le textile, oui, mais dans la transparence et avec le minimum d’impact environnemental. Les 3 Tricoteurs étaient nés.
Zéro chutes, zéro stocks, zéro déchets
Dans leur local proche du centre-ville, pas de portants qui croulent sous des centaines de vêtements à la durée de vie ultra-limitée. Des chaussettes, des bonnets, des écharpes et plusieurs modèles de pulls sont sobrement présentés. Juste ce qu’il faut pour permettre au client de choisir la forme, la couleur et la taille qui lui conviennent. Et c’est parti !
Trois machines bien visibles derrière leur paroi vitrée se mettent au travail. Il leur suffit de 15 minutes pour tricoter votre paire de chaussettes, 45 minutes pour votre nouveau pull. Ce qui laisse le temps de déguster, au bar attenant à la salle de confection, un café torréfié à Tourcoing ou une bière locale. À moins que vous ne souhaitiez commander en ligne, de chez vous.
Sacha poursuit : nos modèles sont sans coutures, ce qui limite considérablement les déchets. Nous utilisons de la laine mérinos et du coton bio filés et teints en Europe, pour une durabilité optimale de nos produits.
Tout en essayant de rester dans des prix accessibles au plus grand nombre. Car le textile éthique a un coût, bien sûr. Mais au moins, on sait d’où viennent nos nouvelles chaussettes !
Crédits photo : Ph. Houzé