Découvrir le Nord | Cambrésis
10 janvier 2024

Vignoble du Haut-Escaut : du bon vin au pays de la bière

Le Nord serait-il en passe de devenir une terre viticole ? Si les hectares de vignes sont encore assez rares chez nous, ceux qui se sont lancés dans l’aventure en sont convaincus : produire du vin dans le Nord et en vivre, c’est possible !

Pour faire du bon vin, il faut un climat et un sol propices à l’épanouissement de la vigne. Et un autre ingrédient indispensable : le travail d’un vigneron passionné.

Antoine Vanholebeke est de ceux-là. Alors qu’il était encore sur les bancs de son école d’ingénieur agronome, il a une idée. Une idée qui germe et ne le quitte plus : planter un vignoble sur l’exploitation de son père et de son grand-père, sur le coteau du Haut-Escaut, à Banteux, dans le Cambrésis. Mais voilà, planter des vignes dans le Nord, est-ce bien raisonnable ?

Le vin a un avenir chez nous

Ils sont encore peu nombreux à s’être lancés, et pourtant, la viticulture pourrait bien avoir un bel avenir chez nous... grâce au réchauffement climatique. À 22 ans, Antoine plante un premier hectare sur la parcelle familiale et se lance dans cette culture noble et exigeante. Sa parcelle exposée plein sud est protégée des écarts de température. Son sol crayeux, similaire à celui de la Champagne, est adapté aux besoins de la vigne. Et sa motivation est sans bornes.

Vivre de cette culture

Antoine se passionne, se documente, se forme dans le Bordelais et chez nos voisins belges. En septembre dernier, sa première vendange fournit huit tonnes de raisin. Ce dernier a été pressé dans son chai à Bantouzelle et passe actuellement l’hiver dans les cuves, où il fermente sous haute surveillance pour ne pas tourner au vinaigre. Antoine espère sortir 2 000 bouteilles en vente directe d’ici l’été. Ce sera « le vin du Haut-Escaut, un chardonnay aux notes fruitées avec une acidité naturellement présente ».

Cette année, Antoine prévoit de planter un hectare supplémentaire puis trois en 2025. Il espère un retour sur investissement d’ici 10 ans, pour vivre de cette culture tout en reprenant les rênes de la ferme familiale. Et prouver ainsi que dans le Nord, on peut produire un vin qualitatif avec beaucoup d’amour et de passion

Crédits photo : Philippe Houzé

Pour aller plus loin