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18 juillet 2024

Avec ses Lunettes de Zac, une jeune entrepreneuse nordiste révolutionne le marché de l’optique

Les Nordistes ont du talent et Ophélie Vanbremeersch en est un exemple probant ! À 24 ans, cette jeune créatrice d'entreprise emploie 20 personnes et compte revaloriser 300 000 paires de lunettes cette année. Les lunettes reconditionnées : une idée de génie qui se propage à vitesse grand V.

Si certaines personnes ont besoin de phosphorer longuement avant de trouver une idée, d’autres ont un déclic… en cours de philosophie ! J'ai eu l'idée de mon entreprise à 17 ans, alors que j'étais au lycée, raconte Ophélie. J’ai attendu 2 ans et un projet à mener dans le cadre de mes études d’économie et de finances pour la lancer.

Je porte des lunettes depuis l’âge de 7 ans, toute ma famille est myope et nos tiroirs sont remplis d’anciennes paires : qu’est-ce qu’on en fait ? comment les ré-utiliser ?

Ophélie Vanbremeersch, présidente et fondatrice des Lunettes de Zac

Une histoire de famille

Tout en poursuivant ses études, Ophélie se lance donc à l’âge de 19 ans. Elle gravit les étapes une par une. Remporte des concours, lève des fonds qui lui permettent d’avoir du poids face aux banques. Au bout de 2 ans, elle ouvre sa première boutique à L’Usine de Roubaix avec son associé opticien. 

La première année, elle récolte 10 000 paires de lunettes. Cette année, son objectif est de 300 000. Pour les trier et les reconditionner, elle emploie 10 personnes en situation de handicap et en insertion sur 2 sites, à Tourcoing et Lesquin. Dix personnes travaillent également à temps plein pour la société. 

La jeune femme a perdu sa mère trop tôt, emportée par un cancer. Une épreuve qui l’a fait grandir et réaliser que la vie passe vite. Zac était le nom d’artiste de ma maman. C’est elle qui m’a transmis l’indépendance et l'importance de faire des choses qui me tiennent à cœur. Quant à son père, il lui a toujours apporté un soutien infaillible : C’est lui qui me véhiculait partout en France à mes débuts, lorsque je n’avais pas encore le permis ! 

J’ai grandi avec l’entreprise. Aujourd’hui, à 24 ans, je me sens très épanouie. Je me suis pris plein de murs ! Mais en s’entourant bien et en voyant le côté positif des choses, on peut toujours rebondir et j’en suis la preuve ! 

Ophélie Vanbremeersch, présidente et fondatrice des Lunettes de Zac

"Rendre le consommateur responsable"

Sur l’ensemble des paires récoltées dans tout l’Hexagone - 1000 points au total - 30% sont reconditionnées. 50% sont offertes à des missions humanitaires et le reste est stocké en attendant de trouver une solution locale et durable de recyclage, ou utilisé pour la formation au reconditionnement, explique Ophélie. 

En 2022, Les Lunettes de Zac quittent Roubaix pour rejoindre le Vieux-Lille. Nous y proposons des lunettes à petits prix. Notre but est de rendre le consommateur responsable en participant à notre aventure ! 

Après de tels débuts, que peut-on souhaiter aux Lunettes de Zac ? Des corners seconde main partout en France : nous accompagnons des opticiens indépendants et les boutiques du réseau Écouter Voir. Nous visons le déploiement de 750 partenariats d’ici 2025, en France puis en Belgique et en Suisse.

Faire rimer optique avec éthique

Optic 2000 vient également de s’emparer du concept. Une juste et belle récompense pour la jeune Nordiste : Les Lunettes de Zac ont fait bouger les choses. En France, on vend 36 000 paires de lunettes chaque jour. Si seulement 10% d’entre elles étaient reconditionnées, on éviterait des milliers de déchets tout en créant de l’emploi local. 

Depuis 5 ans, Ophélie fait ainsi rimer optique avec éthique. J’ai créé Les Lunettes de Zac en répondant à une problématique. Pour réussir, il est primordial de créer du positif ! C’est ainsi que nous ferons changer les choses… 

Crédits photo : Lunettes de Zac

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