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6 janvier 2023
Un spectromètre de classe mondiale mis en service dans le Nord
Installé à Villeneuve d’Ascq, il est l’un des 7 appareils les plus puissants au monde et permettra d’observer l’infiniment petit avec une netteté extraordinaire. On vous explique.
Il est blanc, cylindrique et soutenu par trois énormes pieds. De loin on pourrait même confondre le nouveau spectromètre du CNRS avec un module lunaire.
Mais nous sommes bien sur Terre ! Plus précisément dans le bâtiment "RMN 1200" de l'Université de Lille. Un écrin spécialement conçu et construit au cœur de la Cité scientifique pour accueillir cet équipement national exceptionnel, unique en France et très rare dans le monde.
Inauguration du spectromètre du @CNRS_HdF et de l’@univ_lille. Je me réjouis que le @departement59 ait participé à la concrétisation d’un projet dans l’intérêt des Nordistes et qui va faire rayonner le #Nord ! pic.twitter.com/I42BAnNC29
— Christian POIRET (@christianpoiret) January 4, 2023
Comment ça marche ?
Le spectromètre fonctionne avec des aimants, sur le même principe qu'un équipement IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) utilisé dans les hôpitaux. Mais au lieu de visualiser ce qui se passe à l'intérieur du corps humain, cette machine détermine la structure d'un matériau à l'échelle atomique.
Plus l'aimant dont le spectromètre est doté est puissant, plus l'analyse des matériaux est fine. L'aimant qui compose le nouvel équipement lillois est un géant (4 mètres de haut, 2 mètres de large) dont la puissance affiche 1,2 gigahertz : c'est tout simplement ce qui se fait de mieux dans le monde actuellement.
À quoi ça sert ?
Pour les scientifiques français et étrangers qui vont l'utiliser, cet outil va constituer une mine d'informations précieuses. Elles pourront, à terme, donner lieu à des avancées notables dans les domaines de la santé ou de l'énergie, par exemple.
Le spectromètre de l'Université de Lille va en effet permettre d'étudier la structure de matériaux utilisés dans les batteries ou les panneaux solaires, mais aussi la structure de protéines complexes, comme celles impliquées dans la maladie d’Alzheimer, ou encore celle des catalyseurs employés pour transformer le CO₂ en matière première.
Un beau programme en perspective pour notre spectromètre national qui n'a que 6 équivalents dans le monde !
Combien ça coûte ?
La construction du spectromètre et du bâtiment qui l'abrite représente un investissement de 15 millions d'euros : 12,5 millions pour l'équipement et 2,5 millions pour le bâtiment. Réalisé dans le cadre d'un contrat de plan État-Région, le projet a mobilisé le soutien financier de nombreux partenaires. Le Département du Nord y a participé à hauteur de 1,5 millions d'euros.
Crédits photo : D. Lampla