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8 février 2022

Un jour, une œuvre : vous avez dit "métroaque" ?

Cette semaine, faisons un saut dans le temps à Bagacum, l'antique capitale des Nerviens, pour découvrir une œuvre qui témoigne de la richesse du trésor des bronzes, découvert en 1969 et conservé au Forum antique de Bavay.

Le trésor des bronzes de Bavay comporte des statuettes, mais aussi des éléments de mobilier : 28 poignées, dont six de type "métroaque".

Ce terme qualifie ce qui se rapporte au culte de Cybèle, appelée aussi la Magna Mater, la Grande Mère. Elle est associée à Attis, au bonnet phrygien et aux lions, qui sont souvent représentés tirant son char : animaux exotiques pour les Romains, ils rappellent également les origines phrygiennes de la divinité (Asie Mineure).

Ici les lions sont tournés vers la déesse, ce qui indique peut-être une incompréhension par les artisans du motif originel sur lequel les lions sont dans l'autre sens. La datation est probablement plus tardive également.

Les poignées métroaques sont assez spécifiques au Nord de la Gaule et en particulier à la région de Bavay. Leur découverte n’indique pas forcément l’existence d’un temple à Cybèle à proximité, mais témoignent tout au moins de la diffusion des cultes dits "orientaux". Des cultes en fait largement romanisés, aux marges de l’Empire.

La fragilité d’un objet aussi décoré interdit son utilisation pour un élément trop lourd, comme une porte. On peut donc penser à des coffres. Quant à savoir ce qu’ils contenaient…

Pour en savoir plus sur le culte de Cybèle en Gaule, lisez l'article de Robert Turcan.

Et sur le sujet plus précis des poignées métroaques, lisez Stéphanie Boucher (inscription institutionnelle obligatoire).

Pour aller plus loin