Culture | Flandre intérieure
22 mars 2022
Un jour, une œuvre : Sainte Trinité au musée de Flandre
On découvre aujourd'hui une peinture du 16e siècle de Pieter Coecke d’Alost. Exposée au musée de Flandre, cette sublime Sainte Trinité, inspirée d'une gravure de Dürer, est à contempler dans la collection permanente.
Après une formation dans l’atelier de Bernard van Orley, Pieter Coecke d’Alost s’établit à Anvers au début des années 1520. Artiste polymathe (connaissance approfondie d'un grand nombre de sujets différents), dessinateur, architecte-scénographe, il s’aventure à Constantinople, apprend le turc et réalise une série de dessins mettant en exergue les mœurs de ce peuple.
L’une de ses œuvres plus connues est sans conteste La Cène peinte dans les années 1530 et dont il existe au moins une vingtaine d’exemplaires !
De ce peintre célèbre en son temps, reconnu comme le maître de Pieter Bruegel l’Ancien, le musée de Flandre possède une admirable Sainte Trinité que l’on considère aujourd’hui comme le prototype.
En effet, il existe deux autres versions de notre tableau mais de facture moins soutenue. La première réalisée en 1540 constitue le panneau central du triptyque conservé au Bonnefantenmuseum de Maastricht. La deuxième, toujours en main privée, est agrémentée de volets aux effigies de saint Michel et de saint Jean-Baptiste.
La gravure de Dürer de 1511 a de toute évidence servi de modèle : on retrouve le même ordonnancement des personnages mais en sens inversé. Toutefois, l’inspiration est très libre et l’abondant dessin sous-jacent abondant exécuté au pinceau à l’aide de pigments noirs témoigne du geste créatif du peintre.
Il est visible à de nombreux endroits notamment au niveau du torse du Christ et il prend la forme de hachures qui indiquent le modelé, ce qui tend à prouver que notre tableau est certainement le prototype. La qualité esthétique qui se lit au travers des expressions et la maîtrise du mouvement dans des contorsions maniéristes confortent cette hypothèse.
Crédits photo : Musée de Flandre