Culture | Cambrésis
20 septembre 2021
Un jour, une œuvre : mais quelle est cette statue au milieu des arbres ?
On se met au vert dans le parc Fénelon du musée Matisse, et on admire un nu de Louis Dejean... Une statue certes moins connue qu'un chef d'œuvre du maître de la couleur, mais qui a plein de choses à nous apprendre !
Né à Paris en 1872, le sculpteur français Louis Dejean passe un an à l’Ecole des arts décoratifs mais c’est avec Antonin Carlès qu’il apprend le métier de sculpteur.
Praticien de ce dernier, puis d’Auguste Rodin qu’il quitte en 1909 à la suite d’une querelle, Dejean apprend de son premier maître la méticulosité et du second la force des volumes. Il fait partie de « la bande à Schnegg » qui réunit, autour de Lucien Schnegg, son frère Gaston Schnegg, François Pompon, Charles Despiau, Jean Alfred Halou et quelques autres sculpteurs.
Dejean se distingue dès 1899 à la Société Nationale des Beaux-Arts où il expose des œuvres en terre cuite très modernes représentant des femmes. Ces œuvres des années 1900 rappellent les Tanagras, statuettes votives retrouvées dans une nécropole mycénienne et typiques de l’art grec, que Dejean découvre au Louvre.
Dejean consacre ensuite son temps à la grande sculpture : monuments aux morts, bustes, allégories, commandes officielles… Il tire ses sujets des registres moderne, antique, mythologique ou historique.
Son style dégage beaucoup plus de calme et de sérénité qu’à ses débuts. Les compositions sont simples, les volumes pleins et équilibrés. Dejean est excellent statuaire. Ses femmes nues dégagent un calme intérieur certain et un détachement relatif des choses terrestres. Il a du corps féminin une vision idéalisée et quasi divine.