Culture | Tout le département
19 novembre 2020
Un jour, une œuvre : Les Jango
Chaque jour, nos équipements culturels vous présentent les dessous d’une œuvre. Aujourd’hui, la Villa départementale Marguerite Yourcenar présente le roman Les Jango de l’écrivain Abdelaziz Baraka Sakin.
Les Jango, irréductibles paysans saisonniers chargés de la récolte du sésame, du blé et du sorgho, sont tour à tour faiseurs d’histoires, conteurs, crâneurs, séducteurs… des « sages à la saison sèche et fous à la saison des pluies ».
Abdelaziz Baraka Sakin, au travers de deux amis d’enfance des Jango, nous invite à suivre leurs péripéties dans une sorte de voyage initiatique. C’est un tourbillon d’histoires qui s’offre au lecteur, où les femmes sont à l’honneur, courageuses, mais aussi les marginaux, les créatures irréelles… et l’Ethiopie aussi. Un tourbillon où règnent la tolérance religieuse, l’amour, l’humanité et l’espérance.
Sur fond de révolte socio-politique, tout dans ce roman n’est que transgression et joie de vivre, et l’auteur nous transporte dans un rêve aussi réel que fantastique.
Abdelaziz Baraka Sakin a été accueilli en résidence à la Villa départementale Marguerite Yourcenar en 2019. Né au Soudan en 1963, il a été contraint à l’exil politique suite à de nombreuses persécutions. Accueilli d’abord en Autriche, puis en France depuis 2012, il reste adulé par son peuple.
Les Jango, déjà récompensé par le prix Tayeb Salih en 2009, a été retiré de la vente au Soudan par les autorités rigoristes et brûlé lors d’autodafés ; il a depuis circulé clandestinement en Afrique.
Désormais publié aux éditions ZULMA, il vient de recevoir le Prix de la littérature Arabe 2020 décerné par l’institut du monde Arabe. Son traducteur, Xavier Luffin, professeur de langue et littérature arabes à l’université libre de Bruxelles, a reçu quant à lui le grand prix de la traduction de la ville d’Arles pour le même ouvrage.
Crédits photo : couverture du roman, éditions Zulma / photo de l'auteur, Bruno Dewaele