Culture | Cambrésis
29 mars 2022
Un jour, une œuvre : le dortoir des moines à Vaucelles
À l'abbaye de Vaucelles, certaines salles attendent encore une longue rénovation. L'une d'entre elles, qui abritait au 13e siècle le dortoir des moines, nous livre ses secrets.
Le dortoir des moines prend place dans une salle de 90 mètres de long. Cette immense salle laisse imaginer l’importance de la communauté cistercienne au 13e siècle : des 12 moines fondateurs en 1132, ils étaient déjà 51 moines en 1151.
Autour de 1180-1190, les écrits de Foulques de Cambrai racontent qu’ils étaient 107 moines profès, qui se consacraient à la prière, et 300 frères convers qui exerçaient des travaux manuels au sein de l’abbaye. Mais la communauté devait encore croître puisqu’ils passèrent à 111 moines profès en 1235.
Dans les abbayes cisterciennes, moines et frères convers vivaient séparés. Les frères convers qui étaient destinés aux travaux domestiques n’étaient pas moines et disposaient de leurs propres lieux de vie.
Au 13e siècle, il fallut donc un dortoir d’importance pour coucher la centaine de moines qui vivait à Vaucelles. Pour faire face aux besoins plus grands de la communauté, l’abbé Aleaume commanda la construction du dortoir, du chauffoir et du réfectoire.
Ce dortoir était desservi par deux escaliers : celui rejoignant le parloir était utilisé le jour, et celui descendant dans le transept de l’abbatiale n’était utilisé que pour rejoindre rapidement le chœur où avait lieu l’unique messe de la nuit. Ce dernier a disparu en même temps que l’abbatiale qui servit de carrière de pierre au moment de la Révolution française mais on imagine très bien le chemin qui était alors parcouru.
Une vie austère
Que la vie devait être spartiate sous les voûtes à croisées d’ogives de l'époque ! Couchés sur une paillasse comme la tradition cistercienne l’imposait, les moines dormaient habillés, couverts d’un simple drap de laine, alignés les uns à côté des autres.
Seule une petite chambre donnant du côté de l’abbatiale, à laquelle on accède par une volée étroite d’escaliers, était fermée. On l’appelle communément la chambre de l’abbé.
La toiture actuelle fort pentue fut installée à la fin des années 1970 pour remplacer le voûtement d’origine disparu depuis longtemps, mais la toiture du 13e siècle présentait probablement des pentes plus douces.
Pour ceux qui auraient l’envie légitime de parcourir le dortoir, il faudra encore un peu de patience... affaire à suivre !