15 juin 2022
Un jour, une œuvre : broderie des rois de France
À l’approche des épreuves du baccalauréat, rien de tel qu’une plongée historique dans la chronologie des rois de France grâce à la Maison natale Charles de Gaulle qui compte, dans ses collections, une œuvre étonnante.
Dans le dégagement de l’étage de la Maison natale Charles de Gaulle est exposée une broderie sur laquelle figure la chronologie des rois et empereurs de France, de la dynastie des Mérovingiens à Patrice de Mac Mahon. Ce dernier était président de la République en 1876, lorsque s'est achevée la confection de cette broderie.
Réalisée avec des fils noirs et dorés, elle montre les multiples possibilités de décoration et d’aménagement intérieur des bourgeois industriels du Nord dans la seconde partie du 19e siècle.
Une éducation à la broderie
Les jeunes filles du 19e siècle brodaient ce genre de tableaux pour apprendre cet art du fil. Cette compétence devait notamment leur servir pour broder leur trousseau de mariage. La broderie était alors enseignée dans les écoles pour filles.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, une campagne importante de scolarisation des enfants se met en effet en place. Le programme scolaire pour les filles comprend un programme de travaux d’aiguilles à suivre. Les élèves ont souvent pour exercice la réalisation d’abécédaires à broder sur une toile : elles y brodent également leurs prénoms, nom, voire date de naissance.
Une origine mystérieuse
La broderie de la Maison natale présente la chronologie des rois de France. Il pourrait s’agir d’un travail scolaire qui allie apprentissage de la broderie et cours d’histoire.
Cette hypothèse est d’autant plus crédible qu’au Musée national de l’Éducation est conservée une broderie similaire, présentant également la chronologie des rois de France et ayant un format équivalent. Cet ouvrage-là a été réalisé par une élève en 1840.
La composition conservée à la Maison natale étant de très bonne qualité, il s’agirait de l’ouvrage d’une adulte amatrice d’histoire plutôt que l’exercice d’une écolière. Il aurait pu être réalisé pour devenir un objet de décoration à accrocher pour être vu ou offert, car aucune preuve n’indique que cette broderie ait été effectuée dans un cadre éducatif.
La manière dont est signée la toile avec les lettres « Sr. A. D. M. » confirmerait l’hypothèse que l’auteure soit une adulte. Le « Sr. » pourrait indiquer l’identité d’une sœur religieuse. Il peut également s’agir d’un travail fait dans le cadre d’un couvent-école soit par une élève, soit par une enseignante, les religieuses assurant une partie de l’éducation des enfants de cette époque.
Le mystère reste donc entier…