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29 juin 2022

"Le Nord, c'est une longue histoire d'amour avec le Tour"

Avant le grand retour du Tour en terre nordiste, Christian Prudhomme, directeur de l'épreuve, nous en détaille le parcours et revient pour Nord info sur la longue tradition cycliste qui s'écrit depuis plus d'un siècle dans notre département.

Quel est le programme du Tour cette année dans le Nord ?

Christian Prudhomme : Trois ans après le dernier passage et quatre ans après la dernière étape, le Nord fera un retour fracassant sur la carte du Tour de France 2022 avec trois sites différents qui accueilleront des étapes. En dehors des Alpes et des Pyrénées, ce sera le département le plus servi cette année !

C’est de Dunkerque que s’élanceront les coureurs pour la 4e étape, mardi 5 juillet, après le Grand Départ donné de Copenhague et trois étapes danoises.

Et le lendemain, mercredi 6 juillet, ce sera une étape 100% nordiste avec un départ donné de la Métropole Européenne de Lille à destination de Wallers-Arenberg, dans la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut.

Avec près de vingt kilomètres de pavés au menu, repartis sur onze secteurs dont cinq inédits, jamais empruntés ni sur le Tour, ni sur Paris-Roubaix, ce sera, à n’en pas douter, un premier temps fort pour les leaders du peloton !

En quoi le Nord, plus que n’importe quel autre territoire en France, est-il terre de vélo ?

C.P. : Le Nord c’est d’abord le théâtre de Paris-Roubaix, la "Reine des Classiques" et ses 125 ans d’histoire depuis la fin du 19e siècle.

Ce sont ses endroits mythiques : la trouée d’Arenberg et son site minier, ses nombreux secteurs pavés - des chemins agricoles intemporels où les forçats de la route écrivent chaque année une nouvelle page de la légende de "l’Enfer du Nord" et bien sûr, le Vélodrome de Roubaix, peut-être l’arrivée la plus emblématique du calendrier cycliste.

Le Nord c’est aussi une longue histoire d’amour avec le Tour de France, débutée dès 1906, trois ans après la création de la Grande Boucle, avec 14 villes-étapes différentes qui ont accueilli l’épreuve depuis plus d’un siècle.

Le Nord c’est une terre de champions cyclistes, de Charles Crupelandt, seul roubaisien à avoir remporté Paris-Roubaix en 1912 à 1914, à Jean Stablinski, champion du monde sur route en 1962, sans oublier Jean-Marie Leblanc, coureur professionnel, journaliste sportif, puis directeur du Tour de France : un homme qui m’a accompagné quand je suis arrivé chez Amaury Sport Organisation, pour lequel j’éprouve une profonde gratitude.

Cette tradition cycliste se perpétue encore aujourd’hui avec le coureur cambrésien Florian Sénéchal, spécialiste des classiques pavées, mais aussi avec la jeune retraitée des pelotons Marion Rousse, championne de France en 2012, consultante cyclisme à France Télévisions et désormais directrice du premier Tour de France Femmes avec Zwift.

Le département du Nord c’est enfin une terre de passion pour le cyclisme et de ferveur populaire, en témoignent les foules nombreuses qui se réunissent chaque année lors de Paris-Roubaix, lorsque le Tour y fait étape, mais aussi à l’occasion des différentes épreuves cyclistes qui sillonnent le département, des Quatre Jours de Dunkerque aux Grands Prix de Fourmies et de Denain.

Quel rôle les institutions, et en particulier celle du Département, peuvent-elles jouer pour la tenue et l’organisation de grands événements sportifs et cyclistes ?

C.P. : Les institutions publiques sont essentielles pour la tenue et l’organisation de grands événements cyclistes parce que contrairement aux autres sports, le cyclisme n’a pas son stade ou sa propre enceinte mais se déroule sur la voie publique, passe devant chez les gens, sur leurs routes… le plus souvent départementales !

Nous avons par exemple sur le Tour de France un partenariat avec l’Assemblée des Départements de France qui vise notamment à sécuriser les routes, terrain d’expression des coureurs. Mais plus largement les collectivités locales sont indispensables à l’organisation d’épreuves cyclistes de tous niveaux, qu’elles soient professionnelles ou amateures et qui n’existent souvent que grâce à la mobilisation de bénévoles et au soutien des pouvoirs publics locaux.

Crédits photo : ASO

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