Environnement | Métropole
6 février 2021
Profession : berger heureux !
Ancien ingénieur dans les énergies renouvelables, Alexandre Pécourt a décidé de devenir berger à la faveur d'une reconversion. Pour rien au monde il ne reviendrait en arrière.
Hep !
Hep !
Sur un champ d'avoine d'Avelin, la voix
d'Alexandre donne le tempo au troupeau. Ses moutons ardennais
viennent passer quelques semaines sur un champ bio, entre deux
cultures, pour paître et enrichir la terre.
Ancien ingénieur devenu berger
L’amour
de la nature était sous mes yeux, j’ai mis 20 ans à m’en rendre
compte !
Alexandre a décidé de changer radicalement de voie et de lancer son
élevage de moutons après deux décennies de travail au sein d’un
bureau d’études. Pendant
mon enfance, je travaillais dans les fermes autour de chez moi,
j’adorais ça. Et puis j’ai choisi de travailler dans les
énergies renouvelables. J’y ai trouvé mon compte un temps mais le
besoin d’être au contact de la nature m’a rattrapé.
Il
décide alors de passer son BPREA (Brevet Professionnel Responsable
d’Exploitation Agricole en productions animales ou horticoles) au
lycée agricole de Le Quesnoy et de se lancer tout en continuant son
travail à temps partiel pour
conserver une sécurité financière le temps que l’activité de
berger soit viable.
Aujourd'hui,
Alexandre vit beaucoup dehors. Installé officiellement en tant qu'éleveur à Tourmignies, il déplace son troupeau au gré des besoins des agriculteurs. Même s'il fait encore un peu de bureau pour
l'administratif, il affectionne cette nouvelle échelle de temps, plus lente, au rythme de la nature
. Il suit les mises bas au
printemps et arrive même à prendre des weekends et des vacances.
Il a choisi le mouton, utile aux champs
On peut dire que ses roux ardennais font bien l'affaire. Ces bêtes rustiques résistantes au froid passent l’hiver dehors, sous les intempéries. Encadrés par deux border collie, le troupeau fait le job !
Le
mouton est une formidable machine à désherber et à fabriquer de
l’engrais
explique Alexandre. Aujourd’hui, on a
oublié l’importance du mouton ! Il est très souvent associé
aux alpages... mais nos grands parents ont connu le mouton dans les
grandes plaines céréalières du Nord, c'est un animal utile.
Les moutons pâturent des prairies permanentes, des prairies temporaires ou des champs entre deux récoltes. Leur utilité est incontestable, ils viennent manger les résiduels après la récolte et avant la semence de la culture suivante, tout en apportant un engrais naturel.
Je
travaille exclusivement sur des champs bio à travers différents
partenariats avec des agriculteurs ou des collectivités locales.
Du gagnant-gagnant pour les agriculteurs comme pour Alexandre qui
envisage de commencer la vente directe de viande dès septembre. Une
viande excellente et bio bien-sûr !
La reconversion a le vent en poupe !
Comme
Alexandre, un agriculteur sur dix qui s'installe aujourd'hui n'est
pas issu du monde agricole. Nous observons effectivement de
plus en plus de porteurs de projet non issus du milieu agricole qui
souhaitent s'installer
confie Guilaine Dessenne, chef de
Département à la Chambre d'agriculture des Hauts-de-France. Pour
ces personnes passionnées et motivées, il s'agit la plupart du
temps de reconversions professionnelles ou d'opportunités
d'acquisition.
Maraîchers, horticulteurs, bergers... Les installations ont été multipliées par deux en dix ans. Les Nordistes sont les plus volontaires de la région avec un nombre de femmes plus élevé que dans les autres départements.
Aujourd’hui,
Alexandre est fier d’avoir pris ce virage professionnel : Pour
rien au monde je ne reviendrais en arrière ! Je
ne renie pas mon parcours mais j’avais besoin d’être au contact
de la nature, des animaux, c’était une évidence.
Pour contacter Alexandre Pécourt : 06 52 53 14 74, alexandre@lesagneauxdupre.fr
Le Nord soutient les éleveurs
Le Département du Nord lance un nouvel appel à candidatures auprès des éleveurs nordistes pour la gestion par éco-pâturage ou par fauche de ses espaces naturels. 470 hectares font déjà l’objet de partenariats agricoles visant à assurer une gestion durable et équilibrée des écosystèmes.
Pour candidater, vous avez jusqu'au 10 février 2021, Plus d'infos sur lenord.fr
Crédits photo : Philippe Houze