Environnement | Métropole
7 avril 2021

Pierre de Sariac, un apiculteur urbain à Roubaix

Il connaît les abeilles sur le bout des doigts et il a décidé d'apporter son savoir-faire à Roubaix, plus particulièrement aux Jardins de Traverse. Pour lui, les abeilles ont leur place en ville, autant qu'à la campagne. Rencontre.

Apiculteur depuis 1971, Pierre de Sariac est un "ancien". Les abeilles c'est son dada et il a décidé leur donner une place de choix, à Roubaix. Plus particulièrement aux Jardins de Traverse, où des bénévoles œuvrent à créer un petit coin de verdure, de biodiversité et de partages, avec les abeilles en fil rouge.

Apiculteur de métier, option passionné

Pierre de Sariac a fait des abeilles son métier. Après des études en biologie et un métier d'enseignant horticole, il devient apiculteur professionnel en Haute Saône, dans les années 80. Il avait à son compte, pas moins de 240 ruches à gérer, avec un rendement en miel assez conséquent.

Mais l'agriculture intensive qui se développait à proximité de son exploitation de ruches a eu raison de son activité. J'ai rejoint ma femme, une Nordiste, ici à Roubaix. Convaincu par le projet des Jardins de Traverse qui s'attachait à ramener de la nature, de la biodiversité et du partage au cœur de la ville, Pierre de Sariac a posé son fumoir et sa vareuse d'apiculteur en pleine métropole lilloise.

Deux ruches urbaines et tout un éco-système

Désormais, il met un point d'honneur à faire vivre des abeilles, en ville. Il y a beaucoup d'abeilles sauvages en ville. Elles s'y plaisent bien car il y a moins de pesticides que dans les campagnes. Les immeubles sont pour elles des falaises, les jardins des particuliers ainsi que les espaces verts, leur terrain de travail. Et le miel produit ici en ville n'a pas à rougir ! Nous avons un très bon miel à Roubaix. Il prend le goût des plantes butinées aux alentours avec des notes de tilleul et même d'acacia.

Avec ses deux ruches d'abeilles noires, il fait perdurer une race ancestrale de notre territoire et contribue à entretenir tout l'éco-système autour des Jardins. Grâce à la pollinisation des abeilles, les arbres fruitiers se reproduisent autour des ruches et même dans un rayon de 3 kilomètres. C'est grâce à elle que l'on a la plupart des fruits que l'on mange ! Ici les saules, les pruniers, les framboisiers sont fleuris grâce aux abeilles et permettent aux ruches de se développer.

Un juste équilibré trouvé... et déjà de nouveaux projets !

Si des ruches en ville cela peut paraître atypique, croyez-le bien elles sont indispensables, même aux jardins des particuliers ! Si les fleurs fleurissent, c'est encore grâce aux abeilles !, s'amuse Pierre. Nous avons trouvé un bon équilibre pour donner une place à ces insectes en ville. Et Pierre ne s'arrête pas là puisqu'il vient d'installer des ruches, à quelques rues de là, sur la terrasse du restaurant Baraka. Là-bas, nous avons développé un projet d'agriculture urbaine dans le quartier. Son succès sera rendu possible, notamment, grâce au travail des abeilles !

Crédits photo : Philippe Houzé

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