Martin, étudiant en école de commerce, est arrivé dans la ferme d’Anne-Claude à Prémesques il y a un an, un peu par hasard. Ma grand-mère avait entendu parler d’un concept de logement innovant à la ferme, alors j’ai tenté l’aventure.  Un choix qu'il ne regrette pas. C’est super sympa ! Je suis bien ici et les tarifs sont attractifs. Quand on est étudiant, c’est un point très important. 

"On ne peut pas rêver mieux !"

Sa petite copine, Gwendoline, étudiante en comptabilité, l’a vite rejoint en cours d’année. On ne peut pas rêver mieux ! On est au calme, à la campagne. Avant, je vivais dans un studio au-dessus d’un café, en plein centre-ville de la métropole lilloise. Aujourd’hui, je regarde les champs, je descends dans le jardin, ce sont des conditions idéales pour travailler.

À Prémesques, ils sont six étudiants à loger dans la ferme Lamblin. Futures et futurs infirmiers, horticulteurs, commerciaux, ingénieurs, instituteurs… Leur hôte, Anne-Claude est aux petits soins pour eux.  C’est super d’accueillir la jeunesse ! Ça vit ici ! Anne-Claude a choisi d'entrer dans le réseau Campus vert en 2014 pour diversifier les activités de la ferme, et la faire perdurer aussi.

Des loyers modérés proposés aux étudiants

Avant, l’appartement de Justine, c’était le poulailler, s’amuse Anne-Claude. Martin, lui, est dans l’ancien grenier à grain et Guillaume, dans l’ancienne étable. Après de beaux travaux de rénovation, six studios de 30 m² ont été aménagés. Des logements à loyer modéré proposés aux étudiants qui y voient une aubaine en pleine crise du logement.

Ce concept de logement à la ferme a été créé par l’association Campus vert en 1995. Depuis, l’association gère 550 logements dans les Hauts-de-France. Pour devenir adhérent du réseau, il y a des critères à respecter : proposer des logements dans un bâtiment déjà existant, disposer de studios équipés et meublés ou encore appliquer une grille tarifaire, explique Odile Colin, directrice de l’association.

"Faire perdurer notre ferme et créer du lien social"

Quand on fait le métier d’agriculteur, on n’a pas de retraite… alors ces petits loyers seront bien utiles le temps venu !, confie Anne-Claude. Même si avec son mari, ils ont fait ce choix surtout pour faire perdurer leur ferme et créer du lien social.

Quand il y a un nouvel arrivant, on organise un apéro dinatoire, un tournoi de ping-pong, une soirée crêpes, des jeux de société, bref des temps conviviaux où des amitiés se créent.

La journée, Anne-Claude fabrique du fromage avec son élevage de vaches laitières. Elle fait de la vente directe dans sa boutique et aux environs. Et en parallèle de ce travail déjà prenant et de sa vie de famille, elle gère ses six locataires. Je les dépanne en pâtes, en œufs, en pansements et parfois même pour des conduites quand ils ont un souci, s’amuse l’agricultrice. Pour leurs parents, c’est rassurant aussi de les savoir ici.

Certains étudiants s’y plaisent tellement qu’ils restent jusqu’à leur premier emploi. Le temps de les laisser voler de leurs propres ailes, conclut Anne-Claude du bout des lèvres.