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3 mai 2021

L'éco-pâturage c'est "vachement" bien !

Entretenir un espace naturel tout en aidant nos éleveurs. L'éco-pâturage est une solution pleine de bon sens et d'avenir. Comme à Thumeries, où Rouges flamandes et Bleues du Nord côtoient en toute quiétude les oiseaux du célèbre site ornithologique.

Sur les prairies qui bordent les bassins d'eau de Thumeries, une douzaine de Bleues du Nord et de Rouges Flamandes mènent des jours heureux. Là, en plein cœur du site ornithologique des Cinq Tailles, les bovins ont 16 hectares où se promener et paître en toute sérénité...

Une aubaine pour les vaches mais aussi pour l'espace naturel, car le pâturage permet la préservation de la biodiversité et de la flore locale.

Un partenariat gagnant-gagnant

Ces pratiques ne sont pas nouvelles dans le Nord, mais l'écopâturage a pris un nouvel essor depuis 2018, grâce au Département et à ses partenaires. Thumeries en est le parfait exemple.

Ici, éleveurs et gestionnaires du site s'entendent pour une gestion harmonieuse de l'Espace naturel des Cinq tailles, tout en préservant la race. Nous travaillons à quatre main, dans la main : le Département du Nord, l'Institut de Genech, le Centre régional de ressources génétiques et la Maison de l'élevage du Nord. Nous trouvons ensemble le bon équilibre entre les intérêts de chacun, explique Mélanie Rivet, chargée de mission des Espaces naturels régionaux. 

Il y a un juste milieu à trouver entre un pâturage de l'herbe qui ne doit pas dégrader le site et une prise de poids satisfaisante pour les bovins

Mélanie Rivet

Pour le compte du Centre régional de ressources génériques, cette dernière se rend sur le site deux fois par an, pour vérifier la prise de poids et le bon développement du troupeau.

C'est un échange de bons procédés !  poursuit Mathieu Gyselinckx, responsable opérationnel de l'exploitation polyculture et élevage à l'Institut de Genech. On s'occupe de faire naître les bêtes à l'Institut et elles partent le plus vite possible à Thumeries, où elles sont nourries en gérant le milieu naturel. Cela ne nous coûte quasiment rien, sauf en soins vétérinaires.

Et sur le site, l'équipe des gardes départementaux joue le jeu en offrant des conditions d'accueil optimales aux vaches.

Nous avons aménagé un enclos ainsi qu'un parc de contention pour pouvoir assurer le suivi des bêtes et leur pesée, et le reste du temps, les vaches sont complètement intégrées dans le site, elles se promènent où bon leur semble

Rémy Béquart, responsable des gardes départementaux de la Métropole lilloise

Chaque année, le Département met à disposition de nouvelles parcelles pour une gestion écologique par fauche ou par pâturage, essentiellement avec des races locales.

L'éco-pâturage dans le Nord

Actuellement, 480 hectares départementaux sont en écopâturage, dont 126 hectares avec des races locales. Le Département du Nord ne compte pas s'arrêter là puisque chaque année, de nouveaux appels à candidatures seront lancés pour encourager de nouveaux partenariats.

Une race locale à sauver

Car si la Bleue du Nord a été choisie pour paître sur le site de Thumeries, ce n'est pas un hasard. Cette race locale mixte, menacée par l'histoire récente, revient petit à petit sur le devant de la scène.

Le site de Thumeries est un lieu emblématique. Il sert de référence et donne des idées à d'autres, notamment à nos voisins belges qui souhaitent eux aussi préserver la Bleue du Nord qui est une race transfrontalière  , ajoute Mélanie Rivet. On compte dans le département environ 600 individus aujourd'hui.

Le temps du pâturage à Thumeries, les Bleues grossissent en général de 20 à 25% environ.

Un projet pédagogique aussi

Pour nos élèves c'est intéressant de participer aux pesées, de rencontrer les différents acteurs du projet et de participer à une belle action de territoire , confie Anne Blondeau, enseignante agricole à l'Institut de Genech. Partenaire privilégié du projet, l'Institut de Genech, engagé lui-aussi dans la préservation des races locales, sensibilise les futurs agriculteurs à l'importance du tissu local.

Être un acteur local, c'est conserver des liens avec son propre territoire sur lequel on peut souvent trouver des solutions

Anne Blondeau, enseignante agricole à l'Institut de Genech

Et au niveau circuit-court, la boucle est bouclée puisque leurs animaux qui broutent à Thumeries sont ensuite valorisés directement en viande dans la boutique de vente de l'Institut, ou dans la filière viande régionale.

Crédits photo : Philippe Houze / Cédric Arnould

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