Quand il s'agit de parler des bâtiments du collège Jean Deconinck à Saint-Pol-sur-Mer, difficile de rivaliser avec Philippe Matte. C'est simple, il connait l'établissement dans ses moindres recoins : aucune ouverture, rampe d'escalier, peinture ou tuyauterie n'a de secret pour lui.  

La polyvalence au service des élèves

En tant qu'agent de maintenance, Philippe Matte a été témoin de toutes les petites ou grandes interventions réalisées sur le bâti au cours des trente dernières années, voire même un peu plus. À mon arrivée en 1991, ça m'a fait drôle et ça m'a rappelé plein d'anecdotes parce que j'ai moi-même été élève ici ! Alors quand le principal de l'époque a voulu me faire visiter le collège, ça m'a fait sourire, … 

Chaque matin, l'agent départemental arrive sur place à 7h, soit une heure avant les premiers collégiens. J'ouvre les volets et je fais le tour de l'extérieur puis de l'intérieur pour vérifier que tout va bien avant que les élèves n'arrivent. Leur sécurité, c'est vraiment ma priorité.

Une fois les vérifications d'usage effectuées, Philippe Matte sait d'expérience que sa journée ne ressemblera pas à celle de la veille. Réparer une fenêtre qui ne ferme plus, changer une ampoule, revisser un bureau, accrocher un vidéo-projecteur, il y a toujours quelque chose à faire et ce n'est jamais la même chose.

Régulièrement, il s'assure aussi du bon fonctionnement du système de chauffage, des armoires électriques ou encore des portes coupe-feu. Certaines grosses réparations nécessitent toutefois l'intervention d'entreprises extérieures. Dans la mesure du possible, je les fais venir le mercredi après-midi quand il n'y a pas d'élèves, ça permet de couper l'eau ou le courant sans gêner le bon fonctionnement du collège.

Être agent de maintenance, c'est être menuisier, peintre et électricien dans la même journée. On touche à tout, il faut être bricoleur et avoir des idées. L'objectif, c'est que les élèves travaillent dans les meilleures conditions possibles.

Des élèves qu'il connait bien et qui lui réservent souvent quelques "surprises". Toucher aux extincteurs ou faire de petites dégradations,  pour eux c'est un jeu, mais ils ne se rendent pas compte du danger . Alors Philippe Matte tente de leur faire prendre conscience des possibles conséquences de leurs actes tout en leur apprenant le respect. J'aime le contact avec les élèves, je discute avec eux en restant à la fois poli et autoritaire. Et puis ils savent qu'à tout moment, je peux être dans les parages. Être partout et nulle part à la fois, ça m'aide !

Et si Philippe Matte est chargé de veiller sur tous les aspects matériels de leur bien-être au collège, il n'oublie pas l'humain pour autant. Je suis aussi à l'écoute. Quand j'en vois un qui a l'air de ne pas aller bien, je vais le voir; si j'en croise un avec des béquilles, je lui demande ce qui lui est arrivé.

De toute évidence, cet agent de maintenance aime son métier et le contact, même s'il travaille seul et souvent dans l'ombre. Sans lui, on ne pourrait rien faire, témoigne une enseignante croisée dans un couloir, heureusement qu'il est là ! Une reconnaissance bien méritée pour celui qui estime que dans son travail, la plus belle récompense, c'est quand les élèves disent : merci, c'est beau ce que vous avez fait !