Environnement | Flandre intérieure
22 septembre 2023
La Casseline : dans le top 3 des meilleures fermes bio d'Europe !
Cet écrin de nature accroché au mont Cassel donne à voir les Flandres à l’horizon et surtout, une autre manière de faire de l’agriculture. Elle a fait partie des trois finalistes du concours européen EU Organic Award 2023.
Ici, la nature vit en harmonie avec les cultures. Dans la ferme La Casseline, Céline et Antoine Clenet cultivent une centaine de variétés de plantes, fruits et légumes qu'ils commercialisent comme produits frais ou qu'ils transforment artisanalement.
Déjà connue au-delà de nos frontières régionales et nationales, la ferme bio et son jardin-prairie de plusieurs hectares attirent les touristes pour sa vue, sa quiétude et ses valeurs. Le concept, et surtout nos deux agriculteurs qui le font vivre, ont convaincu le jury du concours européen EU Organic Award : Céline a fait partie des finalistes, dans la catégorie "meilleure agricultrice biologique".
La qualité plutôt que la quantité
Producteurs de plantes aromatiques et de fruits, Céline et Antoine créent des
sirops d’aubépine, des nectars de prune-lavande ou encore des pétillants de "dents de lion de Flandre" (pissenlit). Dans leur
ferme, on découvre des saveurs surprenantes et inédites… Nous mettons un
maximum de plantes et un minimum de sucre pour que les plantes révèlent tout
leur arôme
, confie Antoine.
De la fourche à la bouche, nous suivons de très près toutes les
étapes de fabrication
, ajoute Céline. Depuis les semis jusqu’à la récolte puis la transformation, les plantes sont soignées aux petits oignons. Elles se
dorent la pilule sur le versant sud du mont Cassel et profitent d’un environnement bien
préservé.
Tirer le meilleur de chaque plante
À La Casseline, les plus
jolies fleurs partent dans les restaurants gastronomiques, les plus beaux fruits sont distribués via le Court circuit, tandis que les moins flatteurs sont transformés sur place. Nous exploitons toutes les possibilités de chaque plante et allons jusqu’au bout du processus de transformation
, explique Céline. Le sureau par exemple est récolté en fleurs pour faire de la gelée, du sirop, du pétillant et du vinaigre. Et les meilleures années, le fruit du sureau nous permet de produire une confiture et une liqueur. Fleurs et fruits sont également transformés en glace par une ferme laitière avec laquelle nous travaillons
.
Nous estimons que notre production est d'autant plus précieuse que les conditions climatiques se compliquent. Alors, nous essayons de ne rien gâcher en valorisant nos cultures de toutes les manières possibles !
Mais cultiver ne veut pas dire épuiser les sols, nous cherchons simplement à
optimiser notre production en respectant le rythme des saisons
. Ainsi, les produits et les récoltes varient d'une année à l'autre, en fonction de multiples facteurs.
On s'adapte à la nature, et non l'inverse
. Une belle manière d’honorer cette terre qui le leur rend bien.
Une autre vision de l'écologie
Les méthodes de l’agro-écologie nous aident à soigner notre terre
, confie Antoine. L'agro-écologie consiste à ne jamais laisser le sol à nu. Pour le protéger des rayons du soleil, des mauvaises herbes et limiter l’évaporation, Céline et Antoine utilisent des broyats de bois. Beaucoup de personnes ont du mal à le croire : nos tomates poussent parfaitement ainsi ! Zéro traitement et zéro arrosage après la période d'implantation
, précise Antoine.
Quant à l'agro-foresterie, elle est utilisée notamment dans la vigne plantée depuis deux ans. Nous avons planté des arbres dans la vigne car
ils sont considérés comme d’excellents régulateurs
. Ils permettent de connecter
toute la vigne grâce à un vaste réseau de champignons. Nous préférons planter des arbres, plutôt que de faire venir du compost par camion
, explique Antoine. Un système de gestion durable qui respecte la terre, encore une fois.
De la biodiversité à l'altérité
À la Casseline, on est convaincu que chaque plante accueille une biodiversité utile pour elle-même et pour les autres, et que chacune a sa place dans une
chaîne beaucoup plus grande. Le travail sur l’utilité de chaque plante, même les plus
moches, va au-delà de la nature. Nous amenons les visiteurs à se questionner tout simplement sur l’altérité : qu'on l'introduise ou qu'elle vienne spontanément, ce n’est pas parce que cette plante est différente ou nouvelle qu’elle n’a pas
sa place au sein de la ferme,
explique Antoine.
Partager et transmettre, mine de rien
Cueillir, toucher, sentir. Toute l'année, la ferme reçoit des groupes (scolaires, centres sociaux, etc.) avec pour leitmotiv l’envie de partager des expériences plutôt que
des connaissances. Nous apprenons aux enfants à cueillir une fleur ou
un brin d’herbe… Ce n’est pas si simple ! Il faut savoir doser son geste. Au-delà du rapport à la nature, cela apprend aussi le rapport à soi-même
.
La Casseline emmène les visiteurs dans un voyage sensoriel qui peut mener jusqu'à… caresser des bourdons ! Quand ils butinent dans la lavande, ils sont "shootés" au nectar et se laissent toucher. Une expérience inédite à vivre ici, en attendant l'annonce des lauréats des prix européens de l'agriculture biologique le 25 septembre prochain.
Pour découvrir La Casseline
Céline et Antoine vous accueillent le dimanche de 14h30 à 18h.
Balade en accès libre sur le site, 7j/7, 24h/24h (en dehors des congés annuels)
Pour plus de renseignements : +33 3 6 30 53 36 81 et lacasseline.fr
Crédits photo : Cédric Arnould