Jeunesse Éducation | Flandre maritime
6 novembre 2024
Harcèlement scolaire : des jeunes, un clip et un prix !
Vingt-cinq élèves du collège Anne Frank de Grande-Synthe ont remporté le prix du concours "Non au harcèlement" grâce à leur clip "C’est non !". Rencontre.
Bousculer, insulter, faire des
croche-pieds, c'est non ! Rabaisser, se moquer, intimider, c'est
non ! Racketter, humilier, discriminer, c'est non !
, chantent les collégiens. S'opposer,
relever et protéger, c'est oui ! En parler, rassurer, accompagner, c'est
oui ! Signaler, alerter et appeler, c'est oui !
Les élèves du club ciné du collège Anne Frank de Grande-Synthe donnent de la voix, mais pas seulement, pour sensibiliser au harcèlement. Avec l’animateur du club ciné de leur établissement, ils ont créé de toutes pièces un clip qu’ils ont intitulé « C’est non ». Leur travail a été couronné par le premier prix de l'édition 2024 du concours national "Non au harcèlement".
Dénoncer les mauvais traitements et proposer des solutions
Bien qu’il soit inspiré du "Clown" du rappeur Soprano, « C’est non » est une création à part entière. Les élèves
ont écrit le scénario et les paroles. Ils ont organisé le casting puis joué, tourné et
monté comme sur un vrai tournage de cinéma !
, raconte Brian
Pouchèle, l’animateur du club cinéma.
Le clip montre un élève qui
subit des agressions et injures avant d’en parler au Conseiller Principal d’Éducation. Et c’est là que tout
bascule. Dans ce clip, on dénonce les
mauvais comportements et on montre des solutions pour faire cesser le harcèlement
, explique Hamza, le collégien qui a décroché le rôle principal.
Sur des sonorités rap agrémentées de
cuivres, la chorale du collège a écrit un texte aux paroles fortes et au refrain
accrocheur. Avec leur animateur, les élèves
ont opté pour une approche positive du harcèlement scolaire. On voulait marquer les gens et
faire tomber les masques. On voulait montrer que le harceleur peut
changer de visage
, explique Faustine.
Et les élèves ont fait preuve de talent. Je leur ai imposé de tourner en seulement deux plans-séquences, ce qui est très difficile
, poursuit Brian Pouchèle. Et nous avons tourné en traveling arrière, ce qui a nécessité un gros travail de répétition.
Un prix national remis aux élèves à l'Élysée
Le collège de Grande-Synthe participe au concours depuis 2019. Il avait déjà reçu des prix académiques mais cette année, les élèves et leur animateur ont décroché le graal. Grand lauréat du prix national, « C’est non » a été récompensé le 29 mai dernier à l’Élysée, en présence du couple présidentiel.
C’était un moment inoubliable pour les élèves, ils
étaient très fiers de leur travail
, se souvient Brian Pouchèle. C'était
impressionnant de découvrir l’Élysée mais
aussi super intéressant de découvrir les productions des autres collèges
, raconte Saïd. Quand nous sommes revenus de Paris, tout le
collège était fier de notre prix. Les élèves sont fiers d’appartenir à cet établissement, et ce rayonnement bénéficie à tous
, poursuit Brian Pouchel.
Un tremplin pour l'avenir
SaÏd a joué
le rôle du harceleur et a apprécié ce jeu d’acteur. Plus
tard, il aimerait être cascadeur. Sa camarade Faustine raconte : on
a appris plein de choses en faisant ce clip, que ce soit devant ou derrière la
caméra.
Ce club ciné est un vrai tremplin pour les jeunes. C’est
une fierté de voir les élèves s’épanouir dans ce qu’ils font, persévérer et voir
naître des vocations !
, se réjouit Brian Pouchèle. Ils développent des compétences : certains arrivent très timides en 6e et
deviennent capables de parler en public.
Et d’autres vont même très loin ! L’un des premiers élèves à l’origine du club ciné est aujourd’hui engagé dans une école de cinéma à Bruxelles. Une autre élève a participé au concours "Moteur !" du festival de Cannes où elle a été primée.
Avec un tel palmarès, le club ciné de l’établissement ne désemplit pas. D’année en année, ses membres se font toujours plus nombreux. Le club a même monté son propre festival de cinéma au mois de juin dernier. Un vivier de talents à suivre !
Crédits photo : Brian Pouchele, Philippe Houzé