Ce lundi après-midi dans les locaux de la MDPH à Villeneuve d'Ascq, la salle de réunion se remplit peu à peu. Un grand écran avec transcription instantanée a été installé pour que chacun puisse suivre les échanges à son aise. C'est la première rencontre entre les membres du tout nouveau comité d'experts, mis en place par le Département.

Un temps d'atelier permet de faire connaissance. Les participants sont de tout âge, viennent de tout le territoire, sont en situation de handicap ou aidants, et tous ont la même envie : en finir avec les étiquettes et les croyances limitantes.

Ils s'engagent pendant deux ans pour porter leur voix, la voix des personnes en situation de handicap et au final celle de tous les Nordistes, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait, il faut qu'il ressorte quelque de positif de nos expériences explique Sylviane, maman d'une enfant polyhandicapée.

Accessibilité des lieux publics, suivi des dossiers, soutien aux aidants, accompagnement de la transition de l'enfance à l'âge adulte, scolarité, monde de l'entreprise : les axes de travail sont nombreux et proches de leurs préoccupations quotidiennes. Aucun n'est ici en tant que représentant d'une association. C'est un lieu d'exercice de démocratie directe.

On ne défend bien que ce que l'on connait bien. C'est pourquoi le Département souhaite s'appuyer sur votre expertise. La meilleure voix, c'est la vôtre.

Changer de regard sur le handicap

Nicolas, 45 ans, est manager dans une entreprise. Son handicap est visuel : sa vision périphérique est bonne mais sa vision centrale inexistante. Je me déplace facilement, donc pour les autres je n'ai pas de handicap. Mais 80 % des handicaps sont invisibles. C'est à nous d'apporter un plus, une valeur ajoutée à l'entreprise, en présentant correctement notre handicap.

Pour Camille, 20 ans, étudiante en master d'accessibilité culturelle, c'est à l'environnement de s'adapter. Je ne suis pas porteuse de handicap car on ne porte pas un handicap comme un sac à dos ! Je ne peux pas m'en délester quand je le souhaite. Je suis en situation de handicap car c'est le monde autour de moi qui conditionne mon handicap. S'il s'adapte, alors ma situation de handicap change. 

Quant à Eymerick, 19 ans, il se passionne pour le sport et les sciences politiques. Étudiant à Sciences Po Lille, il veut tordre le cou aux clichés : Quand on est handicapé, aux yeux des autres soit on est une victime, soit un héros. Je ne suis ni l'un ni l'autre. Je suis une personne qui a des défis à relever et qui fait face, comme tout le monde !

Leur première mission sera de trouver un nom au comité, et d'élire un vice-président ou une vice-présidente aux côtés de Sylvie Clerc. Prochaine réunion le 14 avril.