Sport | Valenciennois
7 août 2024

En portant la Flamme Paralympique, la marathonienne Roselyne Leleu relève un nouveau défi

À 75 ans, Roselyne Leleu enchaîne avec succès les marathons, de la grande muraille de Chine à Chicago. Le 25 août, c'est à Valenciennes qu'elle fera briller le Nord en portant la Flamme Paralympique.

La course dans le sang

Pour Roselyne Leleu, courir est un besoin vital. Chaque matin à Valenciennes, elle s'élance pour 10 à 15 kilomètres. Avant de rejoindre l'étang du Vignoble, elle passe par les pistes du complexe sportif Pierre Carous. C'est là qu'elle a commencé à s'entraîner lorsqu'à 15 ans, elle s'inscrit à l'Union sportive Valenciennes athlétisme. Depuis je n'ai jamais lâché.  

Ses pieds l'emmènent loin. Très vite, les titres tombent : championne des Flandres puis championne de France de cross. Avec une autre envie chevillée au corps : celle de transmettre. 

La course, c'est un sport qui rapproche les gens. Si on voit que quelqu'un est en faiblesse, on lui donne une petite tape sur l'épaule, on l'encourage. C'est un sport individuel mais on est en groupe.

Roselyne Leleu

Elle devient professeure de sport au lycée Jeanne D'Arc d'Aulnoye-Aymeries. J'ai toujours compris les enfants qui n'aimaient pas courir, qui avaient du mal. Je venais courir à leur côté. Et là, ils y arrivaient. 

Une marathonienne engagée

Après que ses trois filles ont grandi, Roselyne Leleu renoue avec la course de compétition. Je me suis lancée dans les marathons et ça m'a plu. 

Aujourd'hui, elle en a une trentaine à son actif. Celui de la grande muraille de Chine, où elle arrive première dans sa catégorie c'est magnifique, mais très difficile. Il y a tellement de marches à gravir. Ceux de Dublin, Las Vegas, New York, Berlin, Amsterdam, Chicago...mais c'est Londres qui fait battre le cœur de l'athlète : on part de Greenwich et on passe devant tous les monuments londoniens avant d'arriver devant Buckingham Palace. Pour moi, le plus beau des marathons, c'est lui. Alors en avril 2024, lorsque sa fille décide de s'y inscrire avec elle, c'est l'apothéose. C'est un vrai de bonheur de partager cette passion avec elle. Elle s'y est mise sur le tard mais maintenant elle est mordue comme moi ! 

Quand elle ne court pas, Roselyne est bénévole dans plusieurs associations sportives et dans les écoles. Il n'est pas rare que sa route croise celle d'anciens élèves, qui se souviennent très bien d'elle...plutôt en bien ! Certains m'ont dit que le sport les avait sauvés, remis dans le droit chemin. Ça me fait tellement plaisir. 

La Flamme, un aboutissement 

Cette joie, Roselyne l'a aussi ressentie quand elle a appris sa sélection comme éclaireuse. C'est comme un aboutissement de ma carrière sportive, ça me rend tellement fière ! J'ai beaucoup d'admiration pour les athlètes paralympiques. Quelle endurance, quelle force. 

Le 25 août, elle portera la Flamme lors d'une boucle dans le centre ville de deux fois 2,4 kilomètres, aux côtés de 22 autres éclaireurs. Pour une fois je vais prendre mon temps !  s'amuse-t-elle. Car même pas un mois plus tard, le 15 septembre, un autre défi de taille l'attend :  grâce à mes chronos au marathon de Chicago en octobre, je me suis qualifiée pour les championnats du monde à Sydney ! Ma fille sera du voyage.  Vous avez dit infatigable ?

Crédits photo : Hugo Poidevin

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