Emploi | Valenciennois
6 décembre 2022

Du stade vers l’emploi : le recrutement qui casse les codes

À Valenciennes, des Nordistes en recherche d'emploi et des recruteurs se sont retrouvés au complexe sportif Chasse Royale pour un job dating plutôt original.

Sport incognito le matin, entretiens l’après-midi. Entre les deux, un repas pris tous ensemble. 29 entreprises et 113 demandeurs d’emploi et allocataires du RSA ont participé à une journée intitulée "Du stade vers l’emploi". Un événement mis sur pied par les cinq agences Pôle Emploi du Valenciennois et la Ligue régionale d’athlétisme, avec la participation du Département.

Toute la matinée, 12 équipes constituées de candidats et de recruteurs ont participé à des épreuves sportives adaptées. Chaque participant était identifié uniquement par son prénom. Avec en plus, le tutoiement de rigueur, impossible de distinguer les uns des autres. 

Tout le monde vient en tenue de sport, et montre son savoir-être, sa motivation et sa bonne volonté. Peu importe qu’on soit sportif ou pas. Le concept, c’est plaire sans CV, pour que les recruteurs aient envie de vous donner votre chance, explique Valérie Dubuche, responsable d’équipe chez Pôle Emploi à Denain.

Révéler des talents

Ce jour là, des recruteurs issus d'une grande variété de métiers étaient présents. Restauration, aide à la personne, industrie, logistique, transport, conseil commercial, etc.

C’est très intéressant, parce qu’on mélange une activité sportive à la notion de recrutement, et on s’entraide pour un même objectif. Donc ça fait beaucoup moins peur aux demandeurs d’emploi de venir chercher ensuite du travail dans ces conditions, soulignent Lauryne Chikh et Laure Tembuyser, respectivement chargée de recrutement et consultante commerciale chez Synergie, agence d’intérim spécialisée dans les métiers de l’automobile.

Dans ce type de job dating, les demandeurs d’emploi sont plus naturels. Ils font preuve de vraies qualités telles que l’entraide, la détermination et le goût du challenge. Des atouts essentiels qu’on recherche.

Clarisse Wemelbeke, chargée de recrutement pour l'association d'aide à domicile Aide au Quotidien.

Côté candidats, l'opération - régulièrement reconduite depuis trois ans-, séduit aussi. Maxence, 19 ans, recherche un poste de préparateur de commande ou d'équipier. Ici, notre CV est lu, contrairement à une candidature par mail. Donc on sait tout de suite ce que pense l’entreprise et c’est valorisant, témoigne-t-il.

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Le matin, Séverine (à gauche) a tapé dans l'œil de Clarisse Wemelbeke (sur le tapis), chargée de recrutement chez Aide au Quotidien, une association d’aide à domicile.
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L'après-midi, cette même Séverine s'est vu proposer un poste par la recruteuse, lors d'un échange plus formel, mais néanmoins décontracté grâce aux liens créés le matin.

Optimiser ses chances 

Début d'après-midi. Les recruteurs se dévoilent sous les applaudissements et dans la bonne humeur. Ils énoncent leurs besoins et détaillent la nature des postes et des profils recherchés. Place ensuite, aux entretiens avec les candidats intéressés.

Je trouve ça vraiment super, on est tous à la même enseigne. J'ai beaucoup de mal à m’exprimer quand je ne connais pas mes interlocuteurs, et là, je me sens davantage en confiance.

Séverine, 46 ans, à la recherche d’un emploi dans le secteur de l’aide à la personne. 

Et d'ailleurs, 65 à 80 % des personnes inscrites à ce type de rendez-vous trouvent ou retrouvent un emploi, précise Valérie Dubuche. Des chiffres qui ne surprennent pas Valérie Létard, sénatrice et conseillère départementale, venue sur place apprécier le succès de cette journée.

Il suffit de se balader dans ces salles pour voir que tout le monde a mouillé la chemise. Au travers de ces activités sportives, le stress disparaît et une envie commune s’exprime. Lorsqu’on crée ces conditions-là, on a beaucoup plus de chances de trouver au bout la solution.

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