Environnement | Flandre intérieure
22 février 2024
Cultiver le bien-être à la ferme avec la médiation animale
Dans sa "petite ferme flamande" à Rexpoëde, Amélie Macke propose aux personnes vulnérables de vivre des moments de détente au contact de ses animaux. Une activité à laquelle elle s'est formée grâce à l'association À la rencontre de nos fermes, soutenue par le Département du Nord.
Sitôt la porte franchie, le ton est donné. Ici, les canards de barbarie viennent vous accueillir. Curieux, poules et lapins s'agitent au bord de la mare. Puis elle arrive, le sourire aux lèvres, connectée à l'univers paisible de sa jolie ferme.
Sur son espace de 17 hectares, Amélie Macke cultive le blé et le maïs. Mais pas que : Être entourée d'animaux me procure tellement de bien-être, pourquoi ne pas le partager ?
Fille d'agriculteurs, horticultrice de formation, la jeune femme décide de diversifier son activité. Goûter d'anniversaires, visites pédagogiques pour les écoles, les collèges et les lycées organisées avec l'association Le Savoir Vert et depuis deux ans, des séances de médiation animale pour les personnes en situation de handicap et les enfants protégés par l'aide sociale à l'enfance.
Pour mettre en place ce projet de cœur, Amélie s'est rapprochée de l'association À la rencontre de nos fermes. Elle suit alors une formation diplômante reconnue par l'État dispensée par l'institut Agatéa. Nous avons appris à construire une séance, à nous adapter aux émotions. Nous avons également abordé les aspects administratifs et comptables de l'activité
précise-t-elle. Elle participe à des séances d'observation auprès de différents publics pour définir son projet personnalisé. C'est le Département du Nord et la Chambre d'agriculture Nord Pas-de-Calais qui m'ont ensuite mise en contact avec les Maisons d'enfants.
Tisser des liens de confiance
C'est avec
Ombrelle, la majestueuse rouge flamande, Scoubidou le bouc attachant comme un
chien, l'âne Capucin, Moka la ponette ou encore Cassis le cochon d'Inde
qu'Amélie cherche à apporter du bien-être à ceux qui en ont besoin. Et son équipe de choc n'est pas choisie au hasard : il
faut bien connaître ses animaux, je leur parle tous les jours ! On ne fait pas
de médiation avec un animal qui n'en n'a pas envie et qui n'est pas curieux.
L'idéal c'est quand il est né sur la ferme, on peut l'habituer à notre contact.
On voit vite s'il vient vers les gens, s'il souhaite interagir.
Quand le caractère de l'animal est respecté - saviez-vous par exemple qu'un lapin a le vertige et qu'il est préférable de le transporter dans un panier ? - alors le lien peut se construire. Chaque séance répond à des objectifs établis en amont et évalués a posteriori avec la structure. Favoriser l’attention, la concentration, rassurer, réduire la frustration et l'anxiété sont autant de bienfaits visibles de la médiation animale.
Amélie reçoit ainsi une fois par mois des
enfants de la Maison d'enfants de Wormhout : c'est incroyable, il y a une réelle connexion
qui s'établit entre l'animal et l'enfant. L'animal ressent les émotions et va
se tourner vers celui qui en a le plus besoin
. Au printemps, elle accueille des jeunes pris en
charge en Institut d'Éducation Motrice (IEM) avec un lourd handicap
moteur. Quand il fait beau, on les allonge dans l'herbe
et on laisse les lapins grimper sur eux. Tous leurs sens sont en éveil, ils
écoutent la nature, touchent l'animal, ils sont comme dans une bulle relaxante.
Pour attirer d'autres espèces, plus sauvages celles-ci, et faire de sa ferme un repaire de biodiversité, Amélie a réalisé plusieurs aménagements. La mare qui borde la ferme amène avec elle libellules, grenouilles, oiseaux. Le recours à l'agroforesterie, qui consiste à planter des rangées d'arbres et d'arbustes dans les champs, apporte nourriture aux animaux et un abri aux insectes. Le passage à une agriculture de conservation des sols permet de réduire le travail de la terre et de préserver sa richesse. Un havre de bien-être durable, pour tous !
Visiter la petite ferme flamande
Pour organiser une visite pédagogique ou un goûter d'anniversaire, vous pouvez contacter Amélie Macke par téléphone au 06 71 81 61 49 ou par mail : mackeamelie@hotmail.com
Aller sur le site de La petite ferme flamande
Crédits photo : Cédric Arnould