Culture | Flandre intérieure
6 octobre 2023

Claude Simon, prix Nobel de littérature, s'expose à la Villa Marguerite-Yourcenar

Pour la première fois, trois expositions, conjointes et complémentaires, présentent le parcours artistique et littéraire de Claude Simon. "Sur la route des Flandres" permet de (re)découvrir l'œuvre de cet artiste hors norme, à la fois photographe, plasticien et prix Nobel de littérature en 1985.

Ça se passe à la fois à La Piscine - Musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix, à la Villa départementale Marguerite-Yourcenar, et au Château Coquelle de Dunkerque ! Claude Simon, écrivain et artiste plus confidentiel que ses pairs en son temps, y sera très justement remis à l'honneur du 7 octobre au 7 janvier prochains.  

Sur la route des Flandres

Né en 1913, Claude Simon a été peintre et photographe avant de se tourner vers l’écriture. Mobilisé en août 1939, le jeune artiste est envoyé en Flandre avec son régiment de cavalerie dès le début de la Seconde Guerre mondiale. Bientôt rare survivant de son escadron, il est fait prisonnier en Allemagne, s’évade, puis entre dans la Résistance jusqu’à la Libération.

Dans ses "carnets de guerre", c’est en coloriste qu’il s’attache à noter ses impressions : les bois touffus mauve pâle (23 décembre), l’ombre violette comme celle qui tombe des vitraux d’une crypte (12 octobre) …

La tragédie du front a fait voler en éclats ses certitudes et irradie désormais toute son œuvre. Pendant les vingt années qui précéderont la publication de son roman La route des Flandres en 1960, il cherchera la forme narrative capable de raconter le désastre, la fin d’un monde.

Tout en poursuivant peintures, dessins, collages, assemblages, Claude Simon décrit alors son processus de création littéraire : Je n’ai pas écrit La Route des Flandres d’un seul trait, mais, selon l’expression de Flaubert, "par tableaux détachés", accumulant sans ordre des matériaux (…). J’ai alors eu l’idée d’attribuer une couleur différente à chaque personnage, chaque thème… J’ai ensuite résumé en une ligne ce dont il était question dans chacune des pages. C’est de cette façon que peu à peu, en changeant de place mes petites bandes de papier, je suis arrivé tant bien que mal à construire et ordonner l’ensemble du texte. 

Que voir à la Villa Marguerite-Yourcenar ?

La Villa Marguerite Yourcenar axe son exposition et ses rencontres sur la création littéraire de Claude Simon et son rapport à l'Histoire.

Seront présentés, autour de la table d'écriture conservée avec tous ses accessoires, les éléments constitutifs de la fabrique d'une œuvre, dont celle de La Route des Flandres :

  • les documents historiques de la Seconde Guerre mondiale tirés des archives de l'auteur ;
  • ses dessins au trait répétant le motif de la main en travail ;
  • des photos réalisées par Claude Simon
  • les plans de montage quadrichromes de La Route des Flandres ;
  • la présentation inédite des dessins de Gastone Novelli avec les pages du Jardin des Plantes dans lesquelles Claude Simon a décrit, en un audacieux montage vis-à-vis, le graphisme expérimental de cet artiste et la marche périlleuse du cavalier sur la route des Flandres.

L'exposition est visible du 7 octobre au 17 décembre, les samedis et dimanches de 14h à 18h, et sur rendez-vous durant la semaine, par téléphone au +33 3 59 73 48 90  ou par mail : villayourcenar@lenord.fr (gratuit, pour tout public).

Rendez-vous le dimanche 8 octobre 

Gratuit, sur réservation par téléphone au +33 3 59 73 48 90 ou par mail à villayourcenar@lenord.fr

Poursuivez la visite Sur la route des Flandres à La Piscine - Musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix. Vous y découvrirez un panorama des œuvres de Claude Simon plasticien, dont certaines, récemment découvertes, sont exposées pour la première fois. Tableaux, carnets de dessins, croquis préparatoires, photos personnelles...

Au château Coquelle à Dunkerque, vous pourrez admirer Le Paravent de Paris, une œuvre constituée de 4 panneaux sur lesquels sont punaisés des papiers découpés.

Crédits photo : Renée Lucie Clog, avec l’aimable autorisation de Mireille Calle-Gruber

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