Aménagement Cadre de vie | Cambrésis
17 juin 2020

Canal Seine-Nord Europe : les collectivités locales à la manœuvre

La nouvelle gouvernance de la société du Canal Seine-Nord Europe place désormais les collectivités territoriales au cœur du projet. Entretien avec Nicolas Siegler, vice-président du Département en charge du Renouveau des territoires.

Le chantier du Canal Seine-Nord-Europe (CSNE) consiste à créer un canal à grand gabarit européen de 107 kilomètres de long entre Compiègne, dans l'Oise, et Aubencheul-au-Bac, près de Cambrai, dans le Nord.

Il permettra d'accueillir des bateaux pouvant contenir 4 400 tonnes de marchandises, soit l'équivalent de 220 camions.

Sa mise en service est prévue pour 2028

Une gouvernance renouvelée

Auparavant établissement public d'Etat, la Société du Canal Seine-Nord-Europe, bras armé du projet, est devenue un établissement public local en avril dernier. 

La présidence du Conseil de surveillance a été confiée le 11 juin à Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, la vice-présidence à Nadège Lefebvre, présidente du Département de l'Oise.

Jean-René Lecerf, président du Département du Nord, continue de siéger au sein de ce Conseil de surveillance, sous sa nouvelle forme juridique. Deux nouveaux élus siègent à ses côtés : Nicolas Siegler, vice-président du Département du Nord en charge du Renouveau des territoires et Patrick Kanner, sénateur et conseiller départemental du Nord. Nicolas Siegler a également été nommé président de la Commission des contrats.

Il revient pour Nord info sur les enjeux de ce grand projet.

Qu’est ce qui a changé le 11 juin 2020 pour la Société du Canal Seine-Nord Europe ?

Avec la régionalisation de la Société du canal, les territoires deviennent enfin maîtres de leur destin dans cet incroyable projet d’infrastructure.

Cette régionalisation a notamment modifié la répartition des sièges au Conseil de surveillance. Les collectivités territoriales sont maintenant majoritaires au sein de cette instance (15 sièges), aux côtés de l’Etat (10 sièges) et de l’Union Européenne (2 sièges), partenaire indispensable.

C’est une démarche forte, qui prouve encore l’engagement des collectivités sur le sujet. Je rappelle que le Département du Nord en est le principal Département financeur avec une contribution de 217 millions d'euros.

Vous siégez au Conseil de surveillance. Quel est le rôle de cette instance ?

Le Conseil de surveillance est l’organe délibérant de la société. Il nous appartient d'y déterminer les grandes orientations stratégiques du projet Canal Seine-Nord Europe et d’en assurer leur réalisation.

La Commission des contrats, que je préside, est chargée de veiller au respect des procédures de passation et d’exécution des contrats de travaux, de fournitures et de services conclus par la Société du Canal Seine-Nord Europe pour le chantier.

C’est un honneur et une marque de confiance d’avoir été choisi par mes collègues pour présider cette instance. 

Quels sont les enjeux du Canal-Seine-Nord Europe pour le Cambrésis ?

Il s'agit d'enjeux directs de développement économique, d’emploi, de report modal et donc d’environnement (l’autoroute A1 sera à terme délestée de près de 500 000 camions par an), de liaison fluviale européenne dont le CSNE est le maillon central, mais aussi d’enjeux induits relatifs au logement, à la formation, au tourisme.

Les enjeux liés au CSNE sont nombreux, multiples, à toutes les échelles (européenne, nationale, régionale, départementale et locale), à court, moyen et long terme.

Nous serons également particulièrement attentifs à ce que ce projet permette aussi l’insertion de nombreux allocataires du RSA, un dossier suivi dans le cadre du Canal Solidaire.

Le CSNE, au même titre que la plateforme logistique E-Valley, qui sera géographiquement très proche du port intérieur de Cambrai-Marquion, est donc un élément central de la Stratégie pour l’Avenir du Cambrésis, stratégie territoriale que je porte au sein du Département, aux côtés de l’Etat, de la Région, des intercommunalités et des communes.

En résumé, c’est une véritable opportunité pour l’emploi et une chance pour nos territoires.

Pour aller plus loin